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Se Centrer, Arriver
Toutes les conférences commencent par une ou 2 minutes de silence, une occasion pour les participant (es) de faire une transition et de se connecter avec ce qui est vivant en eux/elles.
Check in
Je ressens ….. (Voir la liste des sentiments)
Parce que j’ai besoin de…. (Voir la liste des besoins)
Le check in est un moment constant de chacune des conférences de Thom, une façon pour chacun(e) de répondre à la question Comment est-ce que je vais ? un peu comme prendre conscience de notre météo intérieure.
Thom : J’ai toujours une pointe d’anxiété au commencement de ces conférences et je prends cela comme un signe que ces conférences sont vraiment importantes pour moi, et cela m’amène au 2ème point de mon check in, un sentiment de gratitude, une appréciation pour vous, pour mon équipe. Ce sentiment de gratitude, je le ressens viscéralement dans mon corps.
Joseph : Je dois être opéré jeudi de l’épaule après un traumatisme, et je ressens naturellement de l’anxiété à l’idée de cette chirurgie. J’ai réfléchi aux besoins qui seront satisfaits par la chirurgie, à ceux qui ne le seront pas si je ne subis pas l’intervention. J’ai retiré de l’exercice une expérience profonde : les besoins qui seront satisfaits par la chirurgie sont assez standards mais les besoins qui ne seront pas satisfaits si je ne me fais pas opérer sont de nature plus spirituelle : ca a été comme une révélation pour moi.
Thom : j’adore cet exercice : pondérer les besoins. On dispose de tellement d’échelles pour mesurer dans nos vies : le poids, les longueurs, mais je trouve que mesurer nos besoins est une source d’information formidable.
Tammy : Thom je suis très reconnaissante de la façon dont tu expliques comment initier des conversations qui risquent d’être inconfortables. Avec les fêtes de fin d’année, il va y avoir un problème dans notre famille et je ne sais pas comment le gérer, et je t’ai entendu dire : « est-ce que tu serais d’accord pour en parler ? ». Je trouve cela tellement simple et riche de potentiel, et je ressens de l’espoir, de la gratitude et quelle que soit l’issue de la conversation, j’ai la possibilité d’initier une tentative de connexion, de faire ma part et cela satisfait mon besoin de connexion.
Thom : Marshall m’a offert cette option de parler dans une nouvelle dimension, pas dans le modèle : « qui a raison, qui a tort », mais plutôt qu’est-ce qui va fonctionner, qu’est-ce qui va soutenir mes besoins. “Qu’est-ce qui fonctionne ” n’est pas une conversation politique, c’est une conversation entre êtres humains, qui ont tous les mêmes besoins : Est-ce que cette façon de parler fonctionne pour moi ? Est-ce que cela satisfait mes besoins ou pas ?
Janet : Très heureuse d’être ici. Je trouve qu’être présente ici me permet de me connecter à ce qui est vivant en moi et aussi de me connecter avec les autres participants, de ressentir cette énergie dans mon corps ; même avant que la conférence ne commence, je ressens cette énergie simplement en voyant ton visage sur Zoom ; je ressens cette énergie sécurisante alors même qu’il se passe plein de choses dans ma vie où mes besoins ne sont pas satisfaits dans mon travail : mutualité, réalité partagée ; il y a aussi pleins d’autres sources de stress : un décès dans notre communauté, une biopsie cette semaine, mon voyage outre-mer pour mon époux… Ce que ce cours m’enseigne est qu’il y a toutes ces choses qui nous arrivent en même temps et que c’est cela qui nous rend vivant, et que c’est OK. Dans le passé, j’aurais probablement essayé d’éliminer certains de ces conflits et je n’aurais été alors qu’à moitié vivante… Merci pour ce cours, c’est ma seconde année et je vais y participer pour le reste de ma vie. J’en ai besoin.
Thom : Marshall m’a enseigné à me connecter à la vie quand les choses ne vont pas comme on le voudrait et au lieu de rationaliser, de prétendre, ou de se mettre dans le déni, on peut se connecter à nos besoins, et se connecter à la vie. C’est important pour moi d’entendre ce que tu dis Janet. Quand je passais du temps avec Marshall, il avait l’habitude de dire que lorsque l’on reçoit une appréciation, notre corps sécrète un produit qu’il appelait « le jus de girafe ».
Suzanne : Je voulais dire que ce cours nourrit mon besoin d’équanimité : réagir avec calme quand quelque chose d’important ou imprévu nous arrive. Vivre avec des ados est un bon exemple, surtout pendant la pandémie. J’ai suivi beaucoup de cours, mais je reviens toujours à celui-ci. Je me sens bien, chaque fois j’apprends de nouvelles habiletés. J’en suis à ma 4 -ème fois.
Thom : Merci pour ces commentaires, On parle d’habiletés ici, pas d’information que l’on essaie de mémoriser. C’est un « work in progress », un « travail en cours ». Je suis pas mal certain que je n’aurai jamais fini et cela me va très bien d’essayer de faire un peu mieux chaque fois.
Karen : pour moi c’est comme planter un jardin.
Thom : C’est intéressant que tu mentionnes cela. La communication non violente a pénétré le monde de la permaculture.
Jenny : La référence au jus de girafe me fait sourire. Besoin de gentillesse, d’humour. L’infrastructure de ce que tu as créé est incroyable.
Thom : On ne peut pas visualiser une vidéo de Marshall sans y trouver de l’humour, des rires quelles que soient nos circonstances.
LETS GET INTO IT
On va maintenant revoir 5 semaines de contenus du cours :
Tous les ans je révise le contenu du cours et le réédite. Ce dont nous parlons est une nouvelle façon de communiquer appliquée à de vieux trucs par exemple « les excuses », on remplace de vieilles habitudes d’une façon nouvelle qui nous anime d’une nouvelle vie.
L’USAGE BIENVEILLANT DE LA FORCE : PROTECTION OU PUNITION ? SEMAINE 17
Comment s’ajuster aux différentes situations : par exemple un enfant qui se jette sous une voiture, une attaque physique sur nous : C’est ce dont il s’agit : Comment on prend en compte ces situations critiques et en même temps on garde notre attitude de compassion.
Protection versus Punition. C’est cela le truc : Qui suis-je dans ces moments ? quelle est mon intention en utilisant la force ?
Quand on est en colère ou stressé, ou en danger, on se tourne vers le jugement: les bons et les mauvais. Quel genre de relation et de connexion peut-on créer avec quelqu’un étiqueté « mauvais » ? Peut-être en fait c’est seulement quelqu’un qui souffre. Est-ce que l’on peut stopper l’action qui est en cause sans nécessairement juger la personne ? Dans ce cadre de compassion et de connexion à l’autre, on n’est pas là pour punir mais pour protéger, nous protéger mais aussi la personne dont on se protège.
Dans l’exemple du gamin qui se jette dans la rue : est-ce que l’on a le temps de faire : observation sentiments besoins ? non bien sûr ; on va arrêter le gamin mais pas pour le punir. Dans l’ancien modèle on lui dirait : tu as couru dans la rue et tu vas être puni ; le gamin apprend de ses propres parents qu’il est mauvais ; il apprend aussi que la prochaine fois, il va courir dans la rue quand ses parents ne seront pas là. En CNV, on va utiliser la même force pour le sauver, mais l’intention est différente : L’utilisation de la force est protectrice : je suis effrayé parce que je t’aime et veux te protéger (pas te punir). On utilise l’incident pour se connecter.
CROYANCES ET BESOINS : SEMAINE 18
Tout ce que je fais, c’est pour nourrir un besoin, mais aussi, tout ce que je pense, c’est pour subvenir à un besoin et on peut alors aussi donner de l’empathie à nos pensées.
L’idée n’est pas d’abolir nos croyances, simplement de se demander : est-ce que mes croyances fonctionnent pour moi, servent mes besoins, plutôt que : est-ce que mes croyances sont vraies ou fausses ?
Croyance : je suis paresseux ; le point important n’est pas de savoir si c’est vrai ou pas, mais plutôt quel besoin est-ce que je nourris quand j’adhère à cette pensée ? Peut-être que le besoin que j’ai est de me motiver.
Si j’introduis l’empathie, et mon besoin de motivation, ce que j’essaie de faire en me traitant de paresseux est de me motiver. Ça, c’est cool ; pourquoi est-ce que je veux me motiver ? parce que je veux être productif, c’est la vie sans les croyances auto destructrices : de paresseux je suis passé à intéressé à être productif. Différentes expériences de qui je suis.
Le monde est dangereux. Si je donne de l’empathie à cette croyance, qu’est-ce qu’elle accomplit ? Elle me protège. Maintenant si je suis constamment à l’affut du danger, il y a des besoins qui ne seront pas nourris, j’ai moins de chances d’être ouvert, connecté. Donner de l’empathie à nos croyances permet d’explorer les besoins.
Un aspect intéressant des croyances est qu’il existe un opposé à chaque croyance, par exemple :
Le monde est sécuritaire. Si je donne de l’empathie à cette croyance, mes besoins de connexion seront plus facilement nourris, mais pas mon besoin de sécurité.
Ce qui est intéressant, est qu’en regardant nos croyances du point de vue des besoins, on peut les réformer ou en créer d’autres, par exemple, parfois le monde est dangereux, parfois le monde est sécuritaire. Une fois la croyance réformée, je peux me demander si cette croyance me convient (pas si elle est vraie ou fausse).
L’ART D’OBSERVER : SEMAINE 19
Ma capacité d’observer est liée à ma capacité à me connecter à mes besoins et seulement à ce moment-là, je peux développer la capacité d’observer. Toute notre vie a été absorbée par le poids de nos jugements qui nous empêchent de faire des observations (dénuées de jugements).
Par exemple : Regarde-les, ils sont stupides. C’est un jugement, mais si je peux calmer la voix du jugement à travers l’empathie ou l’auto-empathie, je peux créer une ouverture pour une observation.
De façon très pratique : regarde la pièce dans laquelle tu te trouves : Est-ce que tu penses qu’elle est grande ? petite ? moyenne ? Est-ce que cela mérite un jugement ou une discussion ? ou bien on peut passer à l’observation : cette pièce mesure 20 m2. L’observation nous éloigne du jugement.
Les jugements sont moraux et nous déconnectent, alors que les besoins favorisent la connexion.
Si je dis à quelqu’un : Qu’est-ce que tu es stupide ! cela ne facilite pas la connexion, alors que si je dis : tu n’as pas fait le plein d’essence avant de partir et maintenant on est en panne dans le noir et j’ai peur, je rentre dans une autre dimension, celle des besoins.
Les jugements moraux sont assez déconnectants, alors que les besoins favorisent la connexion
Un bon moyen de savoir si l’on est dans l’observation est de se poser la question : Est-ce que ce que « j’observe » pourrait être enregistré avec une caméra ? Un microphone ?
Encore un exemple de la vie courante : « Tu me cries dessus, ou tu as élevé la voix » Pas vraiment une observation, mais la contrepartie en observation est difficile ici : Tu parles habituellement à 15 db et 25 mots par minute et soudain tu es passé à 30 db et 60 mots par minute. On peut difficilement parler comme cela. En revanche, une façon de faire pourrait être : J’observe que j’ai une réaction au son de ta voix ; est-ce que tu es en colère ?
UNE HONNÊTETÉ QUI FAIT PEUR : SEMAINE 20
On abandonne souvent l’idée d’avoir une conversation honnête parce que l’on a peur de la réponse. Comment est-ce que l’on aborde ces conversations difficiles avec intégrité :
Est-ce que l’on veut corriger ou se connecter avec l’autre ? Si l’on choisit la connexion, en partant des sentiments et des besoins, on va pouvoir avoir une conversation ; tout le travail se fait avant d’ouvrir la bouche :
1 – Checkin : Est-ce que je veux corriger ou me connecter ?
2 – Auto-empathie
3 – Connexion à mes besoins et peut-être aux besoins de l’autre : Qu’est-ce qui se passe en moi et peut-être chez l’autre ?
4 – Maintenant, je peux exprimer ce qui est vivant en moi
Exemple :
Quand je t’entends parler de « ces gens », j’ai l’impression que tu es raciste. Ca, c’est de l’honnêteté chacal, ineffective et apeurante.
Peut-être : Quand je t’entends parler de « ces gens » j’observe que j’ai une réaction. Je ne partage pas la même réalité que toi sur le sujet et j’aimerais que l’on en parle si tu es d’accord.
Je ne critique pas, je ne juge pas, et je n’ai aucune garantie que les choses vont aller comme je le souhaite (c’est pourquoi on appelle cela l’honnêteté qui fait peur).
En fait ce n’est qu’une option, à mettre en lien avec l’auto-empathie avant de décider si je veux vraiment avoir cette conversation, parce qu’il se peut que tout bien pesé je décide de ne pas avoir cette conversation.
Le plus important est de me centrer et de me connecter à mes besoins.
LES REMERCIEMENTS – QUAND L’APPRÉCIATION VIENT DU CŒUR – SEMAINE 21
C’est passer de : Bien joué, beau travail à : Merci de créer un environnement où j’ai l’impression de compter, ou encore merci de prendre le temps de m’écouter, ou merci de partager cette information avec moi parce qu’elle a eu un superbe impact dans ma vie.
Je me souviens d’une expérience avec une vendeuse dans un grand magasin qui m’a abordé et demandé si elle pouvait m’aider puis m’a dirigé vers le rayon que je cherchais. Au lieu de dire merci et continuer mon chemin, je me suis arrêté et lui ai dit Merci, vous m’avez fait gagner 10 minutes et m’avez évité de tourner dans le magasin complètement confus. J’ai vu son visage s’illuminer d’un sourire et elle a reçu mon commentaire comme un cadeau parce qu’il venait du cœur
Ce n’est pas une approbation (bon travail), mais une expression qui vient du cœur. On peut pratiquer ces moments de gratitude qui vient du cœur à tout moment et c’est tellement précieux
Quelque chose m’arrive (observation)
Qui a un impact pour moi et je retourne une
Appréciation qui vient du cœur
Le don est pour les 2 personnes, celle qui reçoit et celle qui donne grâce à la connexion qui est établie et rend la vie plus belle pour les 2 parties.
L’appréciation est différente d’un compliment (qui approuve)
QUESTIONS
- Interrompre quelqu’un, ou même hurler pour arrêter : Est-ce que cela peut être considéré comme l’utilisation bienveillante de la force protectrice ? Pour Thom, l’utilisation bienveillante de la force est réservé « exclusivement » à l’utilisation de la force physique pour éviter des débordements et utilisation abusive du concept. Important : l’intention est de protéger, pas de punir.
- Des limites que je mets en place : Ce sont des garde-fous que je crée pour moi, pas pour d’autres : Je ne suis pas prêt à … faire, me soumettre à entendre… Une fois que grâce à l’auto-empathie, je sais quelles sont ces limites, je peux les communiquer à d’autres.
- L’importance de l’empathie et d’avoir un « empathy buddy »
- Utilisation bienveillante de la force ou de limites mises en place dans le cadre de l’éducation des enfants : par exemple dans l’addiction à la nourriture et au sucre, si je mets des barrières ou retire des candies des poches de mes enfants pour éviter qu’ils ne tombent dans la même addiction automatique qui était la mienne pendant des années est-ce que c’est l’utilisation bienveillante de la force. Pour Thom c’est un no no parce que les limites mises en place discutées plus haut ne peuvent exister que pour soi, autrement, il s’agit d’une requête obligatoire (a demand). Retirer les bonbons de leur poche est une entrave à la connexion. Les enfants à 2 ans, ou à 13 ans sont comme les parents et leur retirer les bonbons est simplement une entrave à la connexion. La solution est de communiquer, communiquer, communiquer pour qu’ils puissent comprendre. Amy, la partenaire de Thom dans le cours sur l’éducation des enfants dirait : WOW, je déteste faire ce que je vais faire, et j’aimerais avoir une autre option, mais je n’en ai pas et je vais devoir te forcer à faire cela, parce que je n’ai pas d’autre option. J’aimerais pouvoir faire autrement et ce que je fais ne me satisfait pas.
- Quand mon fils avait 2 ans, juste avant que je l’amène à la garderie, en plein hiver à Chicago, il enlevait tous ces vêtements et je n’avais pas le temps de faire autre chose que de l’envelopper dans une couverture prendre ses vêtements et de l’amener comme cela à la garderie. Est-ce que c’était de l’utilisation bienveillante de la force. Je n’étais pas en colère, ni avais l’intention de le punir, seulement de le protéger du froid en me permettant d’aller au travail. Thom : Souvent l’utilisation protectrice de la force est reliée au temps : On n’a pas le temps de discuter avant de récupérer l’enfant qui se jette dans la rue, ou dans ton cas avant d’aller au travail. La discussion pendant le trajet jusqu’à la garderie peut être une opportunité pour communiquer. Le point important est que je fais cela parce que je n’ai pas d’autres options, mais je voudrais faire les choses différemment parce que cette action change la nature de la relation.
- J’ai cette croyance que je parle trop et je me juge souvent parce que j’interromps les autres impatiemment. Pour Thom ce sont 2 sujets différents. Parler trop, qu’est-ce que c’est trop ? Quelles sont les choses que j’aime dans la vie qui me font dire que je parle trop ? Quelle est la traduction de ce jugement ? Considération du temps des autres, connexion ? Dans tous les jugements, je peux me poser la question qu’est-ce qui est vivant en moi, quelles sont les choses que j’aime dans la vie qui me font porter ce jugement ? WIT What Is That : Qu’est-ce que c’est.
- Pour revenir à la question sur l’addiction, mon père était très strict sur un nombre de sujets et je me rends compte qu’en grandissant j’ai fait le contraire de ce qu’il souhaitait. Je pense que son besoin était que nous soyons en sécurité mais je trouvais que c’était injuste. Je pense que c’est un sujet très difficile. Thom il y a une phrase de Marshall Rosenberg : Lorsque nous exerçons du pouvoir sur quelqu’un, il ne peut réagir que de 2 façons : se soumettre ou se rebeller. Trouver une situation de pouvoir avec quelqu’un, qui nécessite beaucoup de temps et de communiquer, communiquer, communiquer.
- Marshall Rosenberg : Anything worth doing is worth doing poorly : Quelque chose qui mérite d’être accompli, mérite d’être accompli même imparfaitement. Ode à la pratique : pratiquez pratiquez pratiquez.
Ainsi se termine la retranscription de la cinquième conférence de Thom Bond.