Vous pouvez retrouver ce texte dans sa version audio ici
CONFERENCE 9 du 13 mars 2023
Il s’agit de la neuvième conférence du Cours de Compassion du 13 mars 2023.
Thom commence par un moment d’introspection de quelques minutes puis donne la parole à quelques participants où chacun partage ses sentiments et ses besoins. Une personne raconte son expérience de gestion de la colère envers son chat et comment elle a réussi à retrouver la sérénité en revenant à ses besoins. Une autre personne partage comment le simple fait de savoir qu’elle serait présente à la réunion lui a apporté du soulagement et de la gratitude envers le groupe. Enfin, une personne mentionne ses difficultés et sa lutte actuelle, soulignant qu’il est important de reconnaître et de partager ses luttes pour trouver du soutien.
Une personne exprime sa reconnaissance envers les petits moments de joie pendant la conduite, tandis qu’une autre mentionne sa gratitude envers son partenaire d’empathie pour son soutien dans des moments de stress. Thom souligne que le travail sur la colère et les émotions est difficile mais essentiel pour changer notre expérience de vie. Une personne partage son expérience d’un week-end de découverte et exprime sa gratitude envers le processus de communication avec soi-même.
Thom souligne le pouvoir de la distinction entre les besoins et les stratégies. Il mentionne également sa vision de fonctionner en mode « molécule d’eau », où l’on cherche différentes options plutôt que de se laisser bloquer par des obstacles. Ensuite, Allison partage comment l’étude du travail de Marshall Rosenberg sur la colère l’a aidée à traverser les différentes étapes du deuil après le départ soudain de son patron. Elle a pu identifier ses sentiments et besoins non satisfaits, ce qui lui a permis de mieux comprendre sa colère et de retrouver de la compassion. Elle exprime sa gratitude envers Thom pour ses enseignements opportuns et aidants. Enfin, Thom conclut en exprimant sa reconnaissance envers les participants pour leurs partages inspirants et annonce qu’il passe à la partie de révision du cours.
Thom souligne l’importance du travail sur la colère et la manière dont cela peut influencer nos relations avec nous-mêmes et avec les autres. Il mentionne la traduction des jugements comme un outil essentiel pour gérer la colère et appuie sur l’importance de l’empathie envers soi-même et envers les autres. Thom considère la colère humaine comme l’une des choses les plus dangereuses sur Terre et encourage les participants à s’engager dans la communauté et à trouver des moyens de soutien tels que des groupes de pratique, des mentors et des partenaires d’empathie. Il explique également que comprendre notre relation personnelle avec nos besoins est crucial pour travailler efficacement sur la colère.
Thom explore ensuite différentes façons de traiter la colère. Il mentionne d’abord l’idée d’agir en étant en colère, où l’on utilise la colère pour infliger de la douleur à autrui. Ensuite, il aborde la notion d’être en colère, où l’on est influencé par la colère sans en être conscient. Thom insiste sur l’importance de reconnaître et de remettre en question ces schémas de comportement. Il introduit ensuite l’idée de ressentir la colère consciemment, en la considérant comme une expérience passagère et en cherchant à comprendre les besoins sous-jacents à cette émotion. Il met en évidence le lien entre les besoins non satisfaits et la colère, ainsi que le lien entre les jugements et la colère. Il propose également l’idée de « surfer » sur l’intensité de la colère, c’est-à-dire d’apprendre à interagir avec une personne en colère de manière habile et constructive. Mais il souligne qu’il ne s’agit pas de « travailler avec quelqu’un en colère », mais plutôt de trouver des moyens de communiquer et de résoudre les problèmes avec compassion et empathie.
Thom nous rappelle que la colère peut entraîner des comportements dangereux, et il est donc important de prendre en compte notre environnement et notre sécurité avant d’interagir avec une personne en colère. Il mentionne que les personnes en colère peuvent devenir violentes et que notre propre sécurité doit être une priorité. Il fait référence à la formation des policiers qui leur apprend à ne pas engager de dialogue avec une personne armée tant qu’ils ne sont pas en sécurité. L’idée de base est de s’assurer que nous sommes en sécurité avant d’entrer en contact avec une personne en proie à une émotion intense.
Thom rappelle également l’importance de l’empathie envers soi-même dans cette situation. Il encourage à se demander si l’interaction avec une personne en colère est vraiment ce que l’on souhaite et s’il y a quelque chose de bénéfique à en retirer. Il insiste sur le fait que la colère de l’autre n’est pas dirigée contre nous personnellement, même si elle peut être exprimée à notre égard. Il recommande de se positionner en tant qu’aide pour soutenir la personne en colère dans sa vie.
Dire à quelqu’un en colère de se calmer ne fonctionne pas, que ce soit un enfant ou un adulte. La colère ne peut pas être commandée à s’arrêter. Au lieu de cela, il est important de créer un contact avec la personne en colère et de reconnaître ses émotions et ses jugements. Thom souligne qu’il y a deux façons de faire ce contact : en se concentrant sur les sentiments et en se concentrant sur les jugements. Parfois, il est nécessaire de reconnaître et de partager les jugements de la personne en colère pour établir une connexion avec elle. Cependant, l’objectif ultime est d’atteindre un niveau de compréhension et d’empathie où les jugements et les sentiments moralisateurs peuvent être transformés en des sentiments plus profonds et non-jugeants, tels que la tristesse ou la frustration. C’est dans cet espace que la véritable connexion humaine peut se produire et où le changement et la résolution peuvent arriver.
Il est important de reconnaître et de répondre à nos besoins non satisfaits, ainsi qu’à ceux des autres, afin de gérer efficacement la colère. Lorsque nous sommes en colère, il y a un besoin non comblé derrière cette émotion, ainsi qu’un jugement associé. En analysant ces éléments, nous pouvons nous concentrer sur les besoins essentiels qui nous importent réellement, et ensuite envisager des stratégies pour les satisfaire. Cela nous permet de transformer l’intensité de notre colère en une connexion bienveillante avec nous-mêmes et avec les autres. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’intensité et la compassion, en exprimant nos émotions et nos besoins de manière claire et directe, sans jugement. Cela nous permet de communiquer nos besoins de façon puissante, sans provoquer de ressentiment ni de malentendus. En pratiquant cet exercice, nous pouvons développer notre capacité à gérer notre colère de manière constructive et à créer des connexions plus profondes avec les autres.
Thom rappelle également l’importance de reconnaître les mots et les pensées qui alimentent la colère et qui nient le choix. Certains mots tels que « should » (devrais), « shouldn’t » (ne devrais pas), « have to » (dois), « need to » (dois), « supposed to » (censé) sont des exemples de mots qui génèrent de la colère. Ils limitent notre capacité à faire des choix conscients et renforcent le sentiment d’obligation ou de jugement. En identifiant ces mots et en les remplaçant par des formulations plus libératrices, nous pouvons mieux comprendre notre façon de penser et de communiquer avec nous-mêmes. Cela nous permet d’établir une connexion plus directe avec nos besoins réels et de développer notre capacité à être conscients de nos pensées et à faire des choix qui nous conviennent mieux. L’objectif est de pratiquer cette conscience de manière régulière pour développer cette compétence et l’appliquer dans notre vie quotidienne.
Nous passons alors à une session de questions et réponses.
La première question porte sur la manière de se préparer à répondre avec intensité dans des situations où l’intensité peut être effrayante en raison d’expériences passées de violence. Thom recommande de s’entraîner à reconnaître la douleur et la souffrance derrière l’intensité de l’autre personne, et à développer une capacité d’écoute empathique envers leur douleur plutôt que de prendre leurs paroles personnellement. Il suggère de pratiquer cet exercice avec un partenaire ou devant un miroir pour apprendre à entendre s’exprimer la douleur de l’autre sans jugement.
Une autre question porte sur l’utilisation de mots tels que « best » (meilleur) et l’idée qu’ils pourraient être perçus comme des jugements de valeur. Thom explique que les jugements de valeur personnels, tels que préférer une saveur de glace, ne sont pas nécessairement problématiques tant qu’ils ne sont pas utilisés pour juger ou critiquer les autres. Il encourage à être conscient de la façon dont nous utilisons ces mots et à éviter de les utiliser pour imposer des jugements moraux sur les autres.
Une autre personne, Claire, partage ses difficultés à exprimer sa colère en raison de sa culture et du fait d’être une femme. Elle remarque que lorsqu’elle pratique l’empathie envers la colère, elle a tendance à passer rapidement aux émotions et besoins sous-jacents tels que la honte, la peur ou la douleur. Cependant, elle ressent le besoin de donner plus d’espace à la colère elle-même.
Thom lui répond en expliquant que partager la colère et les jugements est une expérience qui crée de la déconnexion, indépendamment du genre ou de la culture. Cependant, il souligne que reconnaître la colère est une expérience de connexion, car cela permet de prendre conscience de ce sentiment. Il encourage Claire à donner permission à cette partie d’elle-même d’exprimer sa colère, de manière privée, afin de pouvoir ensuite la traiter avec empathie.
Il explique qu’en donnant de l’espace à la colère et aux jugements internes, on peut trouver des informations sur les besoins fondamentaux qui se cachent derrière ces émotions. En transformant ces pensées inutilisables en une forme utilisable, Claire peut bénéficier des aspects positifs de la colère sans les effets de déconnexion.
Thom encourage Claire à pratiquer cette démarche dans sa propre tête, en reconnaissant ses jugements et en cherchant à comprendre les valeurs et les besoins sous-jacents. Il souligne que cela peut nécessiter de la pratique, mais qu’en permettant à ces pensées d’émerger, Claire pourra mieux comprendre ce qui est important pour elle, même si cela peut être difficile au départ. Il suggère également à Claire de trouver un partenaire de pratique ou de rejoindre un groupe de pratique pour faciliter ce processus.
Thom reconnaît que pour certaines personnes ayant vécu des traumatismes, la colère peut être un défi en raison des déclencheurs émotionnels associés. Il souligne l’importance de créer un espace sûr pour pratiquer la gestion de la colère à un niveau approprié et progressif.
En réponse à une autre remarque, Thom clarifie que bien que la violence puisse être précédée par la colère, toutes les situations violentes ne sont pas motivées par la colère. Il fait la distinction entre des actions violentes intentionnelles et des situations où des dommages peuvent survenir sans intention malveillante, comme un accident de voiture.
Une autre personne partage son expérience de communication avec sa mère et les défis qu’elle rencontre lorsqu’elle exprime ses besoins et ses frustrations. Elle remarque que sa mère réagit souvent de manière passive-agressive en ignorant ses demandes ou en se retirant émotionnellement.
Thom suggère que la communication est un élément crucial dans cette dynamique. Il suppose que la capacité de communication de sa mère a été sérieusement compromise par son passé et qu’elle peut se sentir désespérée quant à l’expression de ses besoins. Thom encourage cette personne à développer son empathie envers sa mère et à être en mesure de communiquer ses propres besoins tout en prenant en compte les besoins de sa mère.
Il souligne l’importance de reconnaître les signaux de communication incomplète ou inadéquate et d’être capable de réagir avec bienveillance et compassion. Thom encourage à établir des limites saines et à être un soutien pour sa mère afin de développer une communication plus constructive et de renforcer leur relation.
La personne poursuit sur sa capacité à exprimer la colère. Elle remarque qu’elle ne ressent pas souvent de colère et pense que cela peut être dû à son éducation où son père valorisait la pensée positive et où sa mère avait tendance à refouler sa propre colère. Elle réalise qu’elle a développé une approche empathique envers les autres et tend à réfléchir à ce qui se passe avec eux plutôt que de ressentir de la colère.
Thom revient aux cinq besoins fondamentaux et mentionne que le choix est l’un des cinq besoins les plus importants. Les autres besoins ne sont pas explicitement mentionnés, mais Thom suggère que l’amour, la considération et le fait de se sentir important sont également importants.
Thom remercie tout le monde et ainsi se termine cette neuvième conférence.