Conférence sur l’empathie 2023

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Conférence sur l’empathie

Retranscription en français d’après la conférence live de Thom Bond le 28 aout 2023

La conférence sur l’empathie commence.

Thom remercie les participants d’être présents et souligne l’importance de la réunion, la qualifiant de « point d’inflexion » crucial pour l’avenir. 

Il propose ensuite un temps de prise de conscience où les participants sont invités à se connecter à leurs émotions, sentiments et besoins. Thom propose ainsi de prendre une ou deux minutes pour cela. Ensuite, les participants partagent leurs expériences afin de renforcer le sentiment de communauté pendant la réunion avant de passer à la suite de la conférence.

Témoignages

  Liz exprime sa gratitude envers les participants de la réunion, soulignant combien leur présence dans son emploi du temps lui apporte du réconfort. Elle se remet d’une opération chirurgicale et se réjouit que le cours soit arrivé au bon moment, lui permettant de planifier la chirurgie. Liz se sent reconnaissante envers le groupe qui partage des objectifs communs et exprime sa reconnaissance. ***************** Anne partage ses émotions intenses, mentionnant que la date de cette conférence est son anniversaire de mariage de nombreuses années auparavant et qui s’est terminé par une rupture. Elle décide maintenant de célébrer son « anniversaire d’empathie » à la place, se sentant heureuse de faire partie d’une communauté qui valorise l’empathie.
***************** Ensuite, Doreen partage son bonheur d’être présente et explique que l’empathie lui a été extrêmement précieuse pour se souvenir des concepts importants et pour améliorer ses relations et sa compréhension de la vie. Elle considère l’empathie comme un moteur qui peut guider sa vie de manière respectueuse de l’environnement.
***************** Thom compare l’empathie à un moteur qui permet de vivre la vie que l’on souhaite, de mieux se connaître et d’exprimer notre véritable essence dans le monde. Il remercie Kathy, Doreen et Eileen pour leur contribution et souligne l’importance de rendre l’apprentissage de l’empathie plus accessible, même s’il ne sera jamais facile. Elles jouent un rôle essentiel dans le cours de cette année, en se concentrant sur l’augmentation de la conscience et de l’aptitude liées à l’empathie, qui est le sujet principal de la conférence.
Thom
souligne que l’empathie permet de changer notre relation aux événements pour notre bénéfice personnel et potentiellement pour le bien du monde entier.
***************** Marta partage son excitation à propos de la réunion, notamment parce qu’elle a deux amis présents, ce qui change sa perception de la communauté. Elle exprime sa préoccupation quant à savoir si ses amis apprécieront la réunion, mais elle trouve également de l’amusement dans le fait qu’elle sait que ce n’est pas sa responsabilité. Ses émotions sont un mélange de célébration, de joie et d’inquiétude, mais elle est consciente que son inquiétude provient de son souci pour ses amis.
***************** Terry évoque son plaisir à la question « Qu’est-ce qui est vivant en nous ? » au lieu de demander simplement « Comment ça va ? » et partage sa joie d’obtenir des réponses plus significatives et de se sentir bien dans cette pratique. 
***************** Thom souligne que célébrer et apprécier peut également ouvrir la porte à la reconnaissance des émotions plus sombres. Il partage une réflexion sur la manière dont la capacité à apprécier les aspects positifs de la vie peut coexister avec la possibilité de reconnaître les aspects plus sombres. Il compare cela à un équilibre naturel qui permet de regarder tous les aspects de la vie, sans avoir à choisir un côté. Il encourage la célébration et le deuil comme une connexion à la vie elle-même.    

Qu’est-ce que l’empathie ?

Thom pose ensuite la question « Qu’est-ce que l’empathie ? » aux participants, qui donnent diverses réponses : se mettre à la place de quelqu’un d’autre, être présent, écouter, comprendre les émotions et les besoins des autres, être ouvert et attentif, et exprimer de la sollicitude envers autrui… Il souligne l’importance de comprendre comment être présent et se concentrer sur les sentiments et les besoins des autres lorsqu’on parle d’empathie.

Il souligne l’importance de se connecter à l’énergie vitale d’une personne et de comprendre ce qu’elle ressent au niveau des besoins. Il explique que les besoins sont essentiels à la vie, car leur absence signifierait la mort. Par conséquent, il encourage à se concentrer sur les besoins des individus lorsqu’on pratique l’empathie. Il reconnaît que cette approche peut sembler étrange au début, car les mots liés aux sentiments et aux besoins n’ont peut-être jamais été intégrés dans notre conscience de manière significative. Cependant, il insiste sur le fait que c’est une compétence précieuse à développer et à utiliser pour une compréhension plus profonde des autres. Il mentionne également que l’utilisation de phrases telles que « Te sens-tu … parce que tu as besoin de … ? » peut sembler robotique au début, mais devient plus authentique avec la pratique et la compréhension.

En effet il souligne comment des mots qui semblent robotiques au départ peuvent avoir un effet profond sur notre existence lorsqu’ils sont utilisés avec authenticité. Il mentionne qu’Antonio, par exemple, utilise toujours des phrases comme « Te sens-tu parce que tu as besoin de ? » pour maintenir la concentration sur les besoins, car c’est l’objectif visé. Il explique que, dans un monde rempli de distractions et d’informations, il est crucial de réduire notre champ de concentration plutôt que de l’élargir, et que la pratique de l’empathie en est un exemple.

Thom pose ensuite des questions sur pourquoi nous pratiquons l’empathie, ce qu’elle apporte dans notre vie, quand nous en avons besoin, et comment l’intégrer dans notre vie quotidienne. Il ouvre le chat pour recueillir les réponses des participants, qui partagent que l’empathie favorise la connexion avec les autres, l’équilibre, la compréhension mutuelle, la conscience de soi, et aide à traiter nos sentiments et nos besoins. Il insiste sur le rôle essentiel de l’empathie dans la connaissance de soi et dans la façon dont elle nous aide à exprimer qui nous sommes dans le monde. Il souligne également que notre réceptivité à la critique peut varier en fonction de notre état émotionnel et de nos besoins du moment.

Il explique comment l’empathie et l’auto-empathie l’aident à se connaître et à s’exprimer authentiquement. Il mentionne également que l’empathie l’aide à se connecter à son être intérieur et à utiliser son « être » comme un guide ou une boussole pour naviguer dans la vie. Il pose ensuite la question de comment savoir que nous avons besoin d’empathie et partage ses propres moments où il ressent le besoin d’obtenir de l’empathie, notamment lorsqu’il se sent énervé, frustré, seul, déconnecté, en souffrance, confus, submergé, effrayé ou en train de porter un jugement sur quelqu’un. Il explique comment l’empathie l’aide à passer du mode automatique de son esprit à celui de la connexion à son être intérieur, ce qui lui permet de changer sa perspective de jugement à compassion.

Thom aborde la question de la source de l’empathie, expliquant qu’il y a deux façons principales d’obtenir de l’empathie : l’empathie pour les autres et l’auto-empathie. Il note que dans le cours, ils commencent par enseigner l’empathie pour les autres avant l’auto-empathie, car il peut être plus difficile de pratiquer l’auto-empathie en raison de nos propres habitudes de pensée et de notre mentalité habituelle. Il souligne l’importance de donner de l’empathie aux autres pour renforcer le muscle de l’empathie, ce qui peut ensuite aider à développer la capacité à avoir de la compassion pour soi-même.

Thom parle de la façon dont la société dans laquelle la plupart d’entre nous vivent n’est pas nécessairement construite autour de la pratique de l’empathie. Il explique que de nombreuses structures sociales ne favorisent pas nécessairement l’empathie et que nous avons des systèmes tels que les thérapeutes pour aider, mais cela ne se traduit pas toujours par des interactions empathiques. Pourtant, l’empathie est essentielle dans la vie. Pour résoudre ce problème, la communauté du Cours de Compassion s’efforce de mettre en place des espaces d’empathie, tels que des cercles d’empathie et des cafés d’empathie, pour aider les gens à apprendre l’empathie de manière progressive, sans précipitation, comme si on se tenait au bord d’une piscine, observant les autres avant de décider de sauter. 

L’idée est de créer une transition en douceur pour que les gens puissent s’adapter progressivement à cette nouvelle pratique. Il explique que tout ce qui est fait dans le cours dépend d’une vue empathique et des compétences en empathie. Il souligne l’importance de développer une pratique de l’empathie, à la fois envers les autres et envers soi-même. Il explique que l’empathie nous permet d’accéder à notre être authentique et d’être notre propre meilleur ami grâce à la pratique de l’auto-empathie. Il met également en garde contre le fait que vous ne pouvez pas donner de l’empathie lorsque vous en avez besoin, et il souligne l’importance de respecter une certaine écologie dans la pratique de l’empathie. Enfin, il évoque la capacité à célébrer et à pleurer comme des éléments essentiels de la vie humaine et de la pratique de l’empathie.

Thom explique que plus nous recevons d’empathie, plus nous sommes capables d’en donner. Il souligne l’importance de l’auto-empathie, car elle permet de maintenir une compréhension compatissante même lorsque nous sommes confrontés à des personnes en douleur ou à des conversations difficiles. Il aborde également l’idée de l’hygiène spirituelle de l’empathie, indiquant que nous devons nous assurer que nous sommes en mesure de donner de l’empathie avant de le faire, afin de maintenir une pratique saine. 

Il donne une définition succincte de l’empathie comme étant l’exploration et la compréhension de nos propres sentiments et besoins, ainsi que ceux des autres.


Thom explique que, pour déterminer si l’on est prêt à donner de l’empathie, il faut écouter son instinct, ressentir si l’on est véritablement prêt et curieux de comprendre les autres, plutôt que de se forcer à le faire par obligation. Il souligne l’importance des check-ins pour aider les gens à se connecter à eux-mêmes et à exprimer où ils en sont à un moment donné.

En ce qui concerne les binômes ou « potes »d’empathie », il explique que ce sont des personnes dans notre vie avec lesquelles nous avons un accord pour échanger de l’empathie lorsque nous en avons besoin. Ce ne sont pas nécessairement des amis, mais des personnes avec qui nous avons un accord spécifique pour fournir et recevoir de l’empathie. Ces relations peuvent se développer en amitié, mais leur objectif principal est l’échange d’empathie. Ils doivent être capables de nous fournir de l’empathie lorsque nous les appelons. Il mentionne qu’il est important de s’assurer que ces personnes sont à l’aise pour nous donner de l’empathie et qu’elles ne cherchent pas à nous « réparer » ou à résoudre nos problèmes, car l’objectif principal est de recevoir de l’empathie.

En ce qui concerne l’ »hygiène spirituelle », il explique que l’empathie lui permet de se connecter à la vie et de passer d’un état de jugement qui le déconnecte de lui-même et des autres à un état de connexion plus profonde. Il considère cela comme un moyen de maintenir son bien-être émotionnel et sa connexion à la vie.

Thom explique que le fait de basculer dans l’analyse au lieu de fournir de l’empathie peut être dû au fait que vous vous souciez réellement de la personne et que vous avez peut-être une tendance naturelle à analyser les problèmes. Il souligne que cela ne signifie pas nécessairement que vous faites quelque chose de mal, mais plutôt que vous utilisez vos compétences naturelles pour essayer d’aider.

Il suggère que lorsque vous vous trouvez dans une situation où vous basculez dans l’analyse au lieu de fournir de l’empathie, cela pourrait être un signe que vous avez besoin d’empathie vous-même. Il souligne que lorsque vous recevez suffisamment d’empathie, vous pouvez commencer à générer des idées pour résoudre les problèmes et travailler vers une vision positive de la situation. L’empathie peut être précieuse dans ce processus.

Thom encourage également à être conscient de notre capacité à donner de l’empathie dans un instant donné et à ne pas se juger si l’on n’est pas toujours capable de le faire.

Il explique qu’il y a deux options dans une situation où la personne avec laquelle vous êtes a besoin d’empathie et où vous avez également besoin d’empathie. La première option est d’apprendre à être silencieux et à reconnaître que si l’un de vous ne peut pas sortir de la situation (comme dans une voiture), il peut être préférable de simplement prendre soin de vous-même. Vous pouvez dire de manière compatissante que vous aimeriez donner de l’empathie, mais que vous remarquez que vous avez aussi des problèmes à gérer en ce moment.

La deuxième option est d’imaginer que vous disposez de suffisamment d’empathie pour vous-même et pour l’autre personne. Cela signifie que vous êtes en mesure de vous soutenir mutuellement dans la situation difficile, même si elle est inconfortable. C’est un niveau élevé de compétence en matière d’empathie, mais c’est quelque chose vers lequel vous pouvez travailler avec la pratique.

Thom explique que dans une situation où vous êtes coincé avec quelqu’un et qu’il n’y a pas de place pour s’échapper, il peut être préférable de prendre du temps pour vous recentrer et vous calmer. Il raconte une expérience personnelle où il était en colère avec son fils, mais ils ont tous les deux choisi de ne rien dire pendant un moment, car ils savaient que tout ce qui serait dit serait nuisible. Il mentionne également que lorsqu’une personne est énervée, il peut lui falloir quelques heures pour que son système nerveux se calme et revienne à la normale. Cela peut varier d’une personne à l’autre, mais il suggère qu’il est important de prendre le temps nécessaire pour se calmer avant de continuer une discussion difficile.

L’exercice

Thom explique que l’empathie est une option, pas une obligation, et propose un exercice pour aider à reconnaître les réponses empathiques et non empathiques que nous utilisons habituellement.

L’exercice consiste à différencier les réponses empathiques des réponses non empathiques. Thom explique que les réponses non empathiques ne sont pas nécessairement mauvaises, mais que l’objectif de l’exercice est de distinguer l’empathie comme une expérience spécifique différente de la non empathie. Il souligne que nous utilisons souvent des réponses non empathiques parce que nous nous soucions sincèrement de l’autre personne et que nous voulons les aider. 

Cependant, il encourage à développer la perspective empathique comme une option supplémentaire. Ensuite, l’exercice consiste à donner des réponses non empathiques à une déclaration donnée comme la comparaison, l’éducation, les conseils, la minimisation, la sympathie, etc. Les participants sont invités à donner des exemples de réponses non empathiques dans le chat. L’objectif est de prendre conscience des réponses non empathiques que nous utilisons habituellement et d’élargir nos choix de réponses empathiques.

Thom encourage à formuler des suppositions empathiques en utilisant les mots « Est-ce que tu ressens… parce que tu as besoin de…. ?» comme outil pour exprimer l’empathie et à pratiquer cette compétence et à s’exercer à comprendre les sentiments et les besoins des autres. Il souligne que bien que cette méthode soit un excellent moyen d’apprendre l’empathie, il existe d’autres moyens de pratiquer l’empathie sans nécessairement utiliser ces mots spécifiques, mais il est important de comprendre les sentiments et les besoins sous-jacents. 

Les participants ont ensuite été répartis en groupes de quatre pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris.

L’exercice consiste à former des groupes de quatre personnes. Le premier participant fait une déclaration réelle ou fictive, comme « Mon travail est ennuyeux, mon patron est trop exigeant ». Le deuxième participant répond avec une réponse non-empathique, le troisième participant donne une autre réponse non-empathique, et le quatrième participant donne une supposition empathique en utilisant la phrase « Est-ce que tu ressens… parce que tu as besoin de….?? ». 

Les participants sont encouragés à ne pas choisir des déclarations trop personnelles pour cet exercice. L’exercice doit durer environ 12 minutes, avec environ 3 minutes par personne. Après l’exercice, une discussion de synthèse peut avoir lieu pour réfléchir aux expériences vécues.

Au cours de l’exercice, les participants ont partagé leurs expériences. L’un d’entre eux a mentionné que c’était une pratique intéressante mais parfois difficile à cause de la rapidité de la conversation. Ils ont noté que leurs amis les ont aidés à reformuler leurs réponses pour être plus empathiques. 

Une autre participante a trouvé l’exercice formidable mais a exprimé une préoccupation concernant les moments de silence après que quelqu’un ait accepté une réponse empathique. Thom explique que ces moments de silence sont en réalité importants pour permettre à la personne de se connecter à elle-même et que les espaces vides peuvent éventuellement devenir des espaces créatifs.

L’exercice a été bien accueilli par les participants, offrant un sentiment de réalité partagée. Cela a permis de distinguer les réponses empathiques des réponses non empathiques, ce qui était instructif et amusant. Certains participants ont partagé leurs expériences personnelles et ont trouvé du soutien et de la compassion dans le groupe. Ils ont ressenti une tension initiale en cherchant à se connecter aux réponses non empathiques, mais ont ressenti un soulagement lorsque les réponses empathiques sont arrivées, ce qui a renforcé leur besoin de connexion et de sécurité. L’exercice a créé un sentiment de sécurité et de jeu, réduisant la pression de devoir tout faire correctement. Il a également été noté qu’il n’y a pas de réponse d’empathie « incorrecte » tant que la curiosité est présente.

Thom explique alors comment le jeu de l’empathie peut inclure des réponses inexactes, voire opposées, et que l’essentiel est d’exprimer de la curiosité et de rester ouvert à la connexion. La question a été posée concernant la possibilité d’exprimer l’empathie par le silence, les gestes ou les contacts physiques, et Thom souligne que le silence peut être une forme d’empathie, mais il faut être prudent avec les contacts physiques, car ils peuvent parfois être perçus comme de la non-empathie.

Fin de la conférence

La conférence a touché à sa fin, et Thom a remercié les participants pour leur présence et leur engagement dans la recherche de moyens pour rendre le monde plus empli d’empathie. Il a informé les participants que des ressources supplémentaires seront disponibles sur la page internet, y compris des informations sur les futurs cafés d’empathie.

Nous vous rappelons que des cafés d’empathie sont organisés tous les mois en français et que vous pouvez utiliser le forum pour trouver des compagnons d’empathie.

A très bientôt

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