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2ème Conférence de Thom Bond
Retranscription en français d’après la conférence live de Thom Bond du 14 aout 2023
Antonio : Quelques informations spécifiques au cours en anglais (conférence spéciale sur l’empathie 101)
Témoignages
Thom : je ressens cette combinaison d’anxiété et d’excitation habituelle pour moi au début de ces conférences : L’excitation de vous voir tous sur l’écran et l’anxiété de savoir que je ne peux pas prédire le futur et ne sais pas ce qui va se passer pendant les prochaines 90 minutes.
??? : J’ai suivi un cours de CNV avec Antonio et il a partagé avec les participants comment la CNV avait pris racine dans sa famille de façon organique et à ce moment, je ne voyais vraiment pas comment cela pouvait m’arriver à moi, mais avec le recul, cela est vraiment arrivé pour nous, ma femme, mon fils un jeune adulte et ma nièce. C’est vraiment un nouveau langage qui prend racine chez nous et je voulais partager ce témoignage.
Thom : C’est contagieux.
Renee : Je regarde le nombre de participants présents à cette conférence et cela me remplit d’espoir. Toute la négativité qui nourrit l’actualité ces temps-ci, et les efforts que je fais pour m’éloigner de tout cela et mon besoin d’espoir pour le futur, pour mes petits-enfants. Cette vague dont cette conférence est le témoignage, 200 personnes ou plus de partout dans le monde est une raison d’espérer.
Carol : Je voudrais partager ma façon de procéder pour mon check-in : Porter attention à mon corps, est-ce qu’il est en tension ou « ouvert » ; le mien était fermé, en tension, et cela me donnait envie de pleurer, parce que je ne veux pas sentir mon corps en tension et c’est là que j’ai noté que de porter mon attention là-dessus a changé les choses, peut-être mon corps n’est pas ouvert, mais il n’est plus aussi tendu, et simplement l’observation de ce processus m’a fait du bien.
??? J’ai fini par réaliser : Il m’arrive d’être fatiguée ; je suis une senior et c’est normal que je sois fatiguée ; cependant si je suis occupée avec ce ” travail “, cette pratique de CNV, je me sens à nouveau pleine d’énergie. Est-ce que c’est parce que je porte attention à ce que je ressens, à mes sentiments et mes besoins ? Probablement, mais le résultat est que je taille des buissons dans mon jardin et rapidement, je suis épuisée, puis je me connecte à moi-même et à ce travail et je me sens pleine d’énergie à nouveau. Je n’aurais jamais imaginé cet effet. C’est un bonus additionnel de la CNV.
Thom : C’est comme de l’octane, un additif qui nous procure une énergie additionnelle, et quand nous faisons quelque chose qui sert nos sentiments et besoins c’est comme utiliser du super plutôt que de l’essence ordinaire. Merci pour ce partage. C’est vraiment important de prendre conscience de ce qui fonctionne pour nous et ce qui ne fonctionne pas, parfois simplement de noter que notre corps est simplement fatigué.
Anita : C’est ma troisième année : La première année, j’ai suivi le cours toute seule. La deuxième année, j’avais un copain d’empathie et j’ai aussi participé à un groupe de pratique qui était super et cette année, je suis à nouveau dans un groupe avec un copain d’empathie et aussi sur le forum, le café d’empathie aussi. Ce que je veux partager est que chaque année, j’ai progressé, je me connecte de mieux en mieux avec moi-même et je veux encourager tous ceux qui débutent ce cours pour la première fois : Ce truc, la CNV, la compassion, ça marche, si l’on persiste : Il y a des pratiques de l’année dernière qui n’étaient pas très claires pour moi, et qui le sont devenues cette année
Thom : J’entends 2 messages dans ton partage : 1) ce truc fonctionne, 2) il faut de l’entraînement, pour acquérir l’expérience. Je ne dirais jamais que c’est facile, mais le retour de tous ceux et celles qui font l’effort, qui poursuivent, qui s’accrochent est que cela valait le coup, que cela rend la vie plus belle.
Kim : Thom Merci, il y a environ un mois, nous avons fait l’experience d’écouter les sentiments de notre petite fille de 5 ans. Après l’avoir écoutée, elle a opiné de la tête et on a passé une incroyable journée avec elle. C’est notre seconde année avec le cours et je commence juste à comprendre.
Sandra : J’ai eu la surprise de recevoir un courriel de quelqu’un dont j’étais très proche. J’ai pensé qu’il répondait simplement à mon message parce que sa fiancée était en déplacement ou quelque chose comme cela et j’ai fermé le message et je ne pensais pas que j’allais répondre ; mais j’étais en train de lire la leçon sur les jugements et les pensées et tout d’un coup, je me suis dit. WOW, je suis toujours amère, une amertume calme, mais persistante et je me suis penchée sur mes besoins et ce dont j’avais besoin c’était de liberté, de libération et je me suis dit, tu ne vas pas continuer à être ennuyée par cette relation avec lui ; j’avais besoin d’accepter, liberté et acceptation et c’était incroyable
Thom : la partie que tu as faite à l’intérieur de toi est la partie importante. Tu t’es fait une demande personnelle. Souvent, les conflits que nous avons sont internes et pourtant nous pensons que nous avons à parler à ceux avec qui nous sommes en conflit, et même s’ils sont impliqués dans le conflit d’une certaine manière, se retirer du monde extérieur et vérifier nos besoins avec nous-mêmes, c’est là qu’est le bénéfice.
Jocelyn – mauvaise connexion
Thom : Le mot direction, guidage me vient à l’esprit : Comment expliquer ce qui se passe dans ma tête ? Pourquoi telle chose m’irrite-t-elle ? je n’en sais rien, mais quand je me connecte à cet univers parallèle que sont les sentiments et les besoins, tout d’un coup les choses sont plus claires et cette clarté peut nous guider.
Stephanie : Merci pour ce cours. Je vis à Brooklyn et j’ai de multiples opportunites de me connecter a d’autres. Il est vrai que ce travail est difficile, mais je trouve que si je ne le fais pas, les choses sont encore plus difficiles. Aujourd’hui, je me sens anxieuse et j’essaie une nouvelle stratégie : Voilà ce qui arrive : J’attends confirmation du journal que j’ai complété et envoyé mais n’ai rien reçu et ma stratégie est de demander directement maintenant.
Antonio, j’ai reçu ton message et y répondrai plus tard cette semaine.
Liz : Je voulais juste dire que je savais que j’avais besoin de ce cours que quelqu’un m’avait recommandé et je pensais que j’avais fait de la place dans ma vie pour suivre ce cours. Ce qui s’est passé, c’est que tellement de choses me tombent dessus plus que je n’aurais jamais pu imaginer : des gens s’appuient sur moi, un ami vient de mourir de façon imprévue etc… Ce cours m’a permis non seulement de participer de la façon que j’imaginais avec de petits groupes mais aussi de passer du temps tous les soirs avec les leçons et ce que je veux partager est que la force que j’ai retirée du cours m’a permis de réagir à tout ce qui m’arrive d’une façon incroyable ce qui ne m’était jamais arrivé et cela me dépasse et me donne envie de pleurer, avec des larmes pour la force que j’ai retirée de l’expérience. J’étais la seule fille dans une famille anglaise victorienne et les garçons étaient destinés à de grandes choses alors que mon rôle pré-attribué était de m’occuper de mes parents dans leur grand-âge. Je vois dans toutes les leçons que j’ai des besoins, que je suis cool, que j’ai des talents etc etc. Ce cours est un support incroyable dans toutes les choses que je veux faire.
Thom : ce radar que nous avons tous et qui nous guide dans cette vie. Une fois encore, je dois remercier Marshall Rosenberg ; en fait je ne peux pas faire une conférence complète, ou même laisser s’écouler une journée sans le remercier.
Zaina Je suis heureuse d’être ici. C’est la canicule ici en Syrie. Je suis reconnaissante pour ce cours, mais aussi confuse : maintenant que j’ai conscience d’utiliser la CNV, je peux le faire avec certaines personnes, mais avec les personnes qui n’ont pas connaissance de ce concept, c’est plus difficile. Aussi, après 10 années de guerre c’est difficile de survivre ici et les conditions de vie sont difficiles. Est-ce que je vais utiliser un langage approprié, c’est ma question, bien que je pense que malgré tout, le fait qu’ils ne comprennent pas ce langage de compassion, je vais quand même changer quelque chose dans cette société.
Thom : Ce que tu apportes, est très important. La première chose à faire est de comprendre à l’intérieur de nous, et ensuite de partager. Beaucoup d’entre nous ressentent une tristesse que le monde dans l’ensemble ne soit pas prêt pour ce langage et il va falloir de la patience, de la présence, pour à la fois donner aux autres l’espace dont ils ont besoin pour être qui ils sont et en même temps pour continuer à être qui nous voulons être. Tout à l’heure j’ai dit que les résultats du travail que nous faisons sont contagieux, mais pas toujours immédiatement, c’est un processus qui prend du temps à se mettre en place, particulièrement avec les gens proches de nous.
Leon : J’étais récemment dans une situation de conflit au travail ; Beaucoup de travail m’est tombé dessus et pas d’une façon très agréable. J’ai essayé de communiquer avec la personne responsable et je trouvais que j’avais bien présenté, je n’avais pas attaqué, je n’avais pas porté de jugement sur cette personne, j’ai simplement expliqué comment cela se passait pour moi, et je me suis ouvert sur les émotions que j’ai ressenties. Par la suite une tierce personne m’a rapporté que ma responsable trouvait que je l’avais piégée. Cela me ramène à ta phrase Thom : « je ne pense pas que j’ai assez de connexion pour pouvoir communiquer. Ce qui se passait pour elle ne lui permettait pas d’entendre et c’est triste.
Thom – Il y a une grande leçon à tirer de cela : Tu ne peux pas donner de l’empathie quand tu as toi-même besoin d’empathie, et c’est pourquoi ça ne s’est pas bien passé dans ton cas.
Leon : Une autre chose que je voulais mentionner : quand tu prends une minute pour prendre note de ce qui est présent en nous, tu as utilisé cette phrase : Qu’est-ce qui est vivant en moi en ce moment. Cela m’a rappelé ce que j’ai ressenti lorsque j’ai fini l’audio book, une tristesse, un deuil à faire, cet ami que j’avais avec moi pendant mon jogging (l’audio book) c’est fini, le livre est fini.
Salam C’est ma première fois. Dans mon travail ou toutes les ONG, on dit toujours que l’on doit avoir de l’empathie pour ceux qui ont souffert de la guerre par exemple, ou même de l’empathie pour tous ceux et celles avec qui l’on interagit. Mais dans ce cours, la priorité est d’abord l’empathie envers soi et ensuite seulement l’empathie envers les autres. Je travaille avec des enfants, des enfants sans-abri, toutes des filles et ce que je leur dis depuis que j’ai commencé ce cours est que tout au long de notre journée, derrière chacune de nos actions il y a un besoin qui essaie de s’exprimer.
Thom : J’ai 2 mots pour toi, ou plutôt 3 mots : Merci Merci Merci. Merci pour ton partage, merci pour ton travail. Est-ce que tu suis le cours en arabe ? oui ? Je suis très reconnaissant à Dina et Shaeenaz qui ont passé des années à traduire le cours en arabe et à l’organiser.
On attaque les leçons de chaque semaine une par une
Je regarde la vision globale de ce que nous faisons : nous avons des émotions et des besoins et une relation avec ces besoins et ces émotions et de là nous pouvons créer une relation avec nous-mêmes.
Où en sommes-nous ?
Beaucoup de ce que nous avons fait jusque-là nous donne une connexion à la vie et nous procure une expérience incroyable, cependant ce n’est pas encore la vision au complet : ce que nous avons fait jusque-là c’est ce que j’appelle courir entre des pneus (de l’entraînement) Je ne sais pas si vous avez déjà vu un match de football américain, mais il n’y a pas de pneus sur le terrain, en revanche quand les joueurs s’entraînent, ils courent à travers des pneus parce que cela leur donne une habileté, une technique qu’ils pourront utiliser pendant le match, et dans notre cas, on n’a pas de pneus mais toute cette pratique cet entraînement que nous avons fait jusque-là nous donne une habileté une technique qui nous permet de nous connecter de communiquer, de nous focaliser vers ce qui rend la vie plus extraordinaire.
On peut apprendre ce que sont les émotions et les besoins en une minute, mais comment nous interagissons avec eux, ce qu’ils sont vraiment, comment ils nous influencent, cela prend beaucoup de pratique. Pensez simplement à vos familles, vos relations avec vos frères, vos sœurs, vos parents. Ce que nous pratiquons nous permet de développer ces relations.
Nous voulons vraiment clarifier ce que nous voulons dire quand nous parlons de besoins quand nous parlons de sentiments, et l’importance de faire la différence entre les 2
Dans les prochaines semaines nous aborderons le sujet de l’empathie : nous allons donner et recevoir de l’empathie (lancer la balle et la recevoir).
En même temps nous allons continuer notre langage de sentiments et besoins ce que j’appelle l’univers parallèle, ce langage avec lequel nous avons commencé à nous familiariser. Dans vos retours, vous nous indiquez constamment que c’est difficile et que cela en vaut la peine. Nous voudrions que les résultats soient plus rapides, mais ce dont nous disposons c’est un guide d’apprentissage robuste, qui nous guide pas à pas dans la progression dans cet univers parallèle des émotions et des besoins avec des résultats qui perdurent. C’est différent d’un WE d’immersion pendant lequel on se sent inspiré puis on retourne chez soi et c’est fini. Mon but est que ce que vous apprenez devienne partie intégrale de votre existence et comme c’est contagieux, ceux et celles que vous côtoyez remarquent la différence que ce travail a dans votre vie quotidienne. Il y a des gens ici dans cette conférence qui viennent de partout dans le monde, et c’est parce que le cours a été traduit dans 19 langues.
Maintenant nous entrons dans le monde de l’empathie. Je vous encourage a revenir sur les leçons des semaines précédentes. Parfois il faut revoir le matériel 2, 3 fois ou plus pour qu’il prenne du sens.
Semaine 4 : Qu’est-ce qui rend les besoins si importants ?
Je me souviens lorsque j’ai commencé à travailler avec Marshall Rosenberg, toute cette emphase sur les besoins, me questionnait et puis un jour cela a pris tout son sens : Les besoins dont il parlait n’étaient pas ceux dont j’avais conscience : Il ne parlait pas d’avoir besoin d’un appartement, d’une voiture, ou d’autres besoins matériels. Il parlait de besoins différents comme l’énergie de la vie.
Et une façon d’illustrer cette définition pourrait être l’utilisation des contraires : Si les besoins sont l’expression de la vie, comment caractériseriez-vous quelqu’un qui n’a pas de besoins : un mort, un cadavre. Les besoins sont l’impulsion, l’énergie de la vie.
Comment est-ce que vous examinez votre propre vie ? Cela peut-être tellement oppressant accablant, que l’on ne sait pas toujours par où commencer. Et c’est là que le concept des besoins prend toute sa valeur. Une liste exhaustive de nos besoins peut être le premier pas pour faire l’expérience de la vie. Cette liste des besoins que nous utilisons dans le cours a été établie initialement par Marshall Rosenberg et une classe d’étudiants de collège dans l’Ohio.
Pourquoi ces besoins sont-ils si importants : lorsque l’on se connecte avec quelqu’un il y a quelque chose qui se passe lorsque l’on se connecte à l’échelle des besoins et j’appelle cela la compréhension par la compassion.
La raison pour laquelle nous n’arrivons pas à nous connecter à l’autre est que nous ne le voyons pas dans son intégralité. S’il y avait un enfant de 3 ans qui mourait de faim à votre porte, que feriez-vous ? Nous savons tous ce que vous feriez. Au pire vous le nourririez. Pourquoi ? parce que ses besoins sont tellement évidents à ce moment. Et bien, vous savez quoi ? Il y a un enfant de 3 ans quelque part qui est en train de mourir de faim. Comment est-ce que cela peut arriver ? Parce que nous ne sommes pas vraiment connectés aux besoins de cet enfant. Il n’y a personne autour de cet enfant qui soit réellement connecté à ses besoins. Cette conscience des besoins qui nous rend compassionnel. C’est pour cela que j’appelle cette conscience la compréhension par la compassion. Nous n’agissons ni par devoir, ni par honte. Quand nous atteignons ce degré de connexion, rien ne peut nous empêcher d’agir. Nous n’agissons pas par devoir mais parce que cela fonctionne pour nous et contrairement aux actions par devoir, celles qui proviennent de la connexion et de la compassion perdurent dans le temps.
Dans cet état de connexion, nous sommes engagés dans une énergie de vie totalement différente des devoirs. C’est cet état qui nous permet de recapturer notre humanité. C’est cet état dans lequel je veux être, parce que cela fonctionne pour moi, c’est le monde dans lequel je veux vivre et le travail, les pratiques, de ce cours sont les outils qui me permettent d’y arriver.
C’est important que nous devenions des experts des besoins et aussi des émotions.
Un autre point que je veux aussi clarifier : Les besoins sont universels. Chacun d’entre nous, sans exception a chacun de ces besoins dans la liste.
D’une certaine façon, nous sommes identiques ou du moins nous avons beaucoup de traits communs, en particulier nos besoins. Nos cultures sont différentes, nos expériences de vie sont différentes, nos gènes, nos circonstances économiques ou autres sont différents, mais nous avons quelque chose en commun : l’énergie de vie, c.a.d. nos besoins. De fait, ces besoins nous donnent accès à l’espace dont parle Roumi quelques soient nos circonstances.
Un commentaire maintenant sur les bons et les mauvais besoins. Nous ne choisissons pas nos besoins ; A partir du moment où l’on considère les besoins comme l’expression de la vie, il n’y a plus de bien et de mal. Il y a ce qui est, ce que nous vivons en ce moment même. Quand nous parlons de bien et de mal, c’est souvent parce que nous confondons les besoins et les stratégies.
Les besoins et les stratégies sont 2 choses très différentes. Les besoins sont l’énergie de la vie, ils sont ce qui nous fait agir. Les stratégies sont les choses que nous faisons pour accomplir nos besoins. Que l’on soit ingénieur, artiste, innovateur, l’on veut avoir le plus de créativité possible lorsque l’on considère les besoins : de fait il existe 10,000 stratégies possibles pour nourrir chaque besoin. Souvent lorsque l’on considère nos stratégies possibles, on envisage seulement 2 options : exécuter la stratégie ou ne pas l’exécuter au lieu d’être ouvert aux possibilités presque infinies que la connexion à nos besoins, la vue globale de la situation peut nous apporter
Très important : ne pas confondre la stratégie et les besoins. Par exemple :
• Est-ce qu’avoir une maison est un besoin ? Personne ne pense qu’avoir une maison est un besoin. Quels sont les besoins associés au fait d’avoir une maison ? sécurité,
• Est-ce qu’avoir un partenaire est un besoin ? non, mais les besoins associés à partenaire sont partenariat, compagnon, amour…
Au lieu d’être bloqué sur la stratégie, on peut prendre conscience de et partir de nos besoins ; un avantage additionnel est que grâce à la connexion aux besoins, nous savons pourquoi nous faisons ou ne faisons pas telle ou telle chose et nous avons une entière clarté sur nos décisions.
Pourquoi je suis dans cette relation toxique avec quelqu’un que je ne peux pas supporter et qui ne me supporte pas non plus ? Cela ne fonctionne pas pour moi et toute cette réflexion vient de la prise de conscience de mes besoins, pas de faire quelque chose qui est bien ou qui est mal.
J’ai déjà parlé de ma connexion avec mes émotions au début ; je n’étais pas tellement connecté à elles parce que tout ce que je comprenais est qu’elles produisaient de la douleur en moi. Il est probable que beaucoup d’entre vous sont arrivés à la même conclusion : nous avons été conditionnés par ce que l’on nous a dit sur nos émotions et la façon de les contrôler. C’est leur association aux besoins qui peut changer cette dynamique de répression de nos émotions.
Même les émotions douloureuses peuvent servir l’énergie de vie (nos besoins). Si je m’appuie sur un radiateur brûlant, la sensation de brûlure est douloureuse. Est-ce que je veux ressentir cette souffrance ? Bien sûr que non, pourtant, c’est cette souffrance qui me fait retirer ma main et évite qu’elle ne soit complètement brûlée. La douleur m’aide à me protéger de la brûlure. La douleur me guide comme toutes nos émotions. Elles nous permettent de nous connecter à nos besoins. Le défi pour la plupart d’entre nous est que nous avons été conditionnés par notre culture et éducation à ne pas porter attention à nos émotions. C’est pourquoi l’on a besoin de pratiquer, pratiquer, pratiquer.
SEMAINE 5 EMPATHIE LE BERCEAU DE LA COMPASSION
Comment fonctionne une session d’empathie ? Mon partenaire me donne de l’empathie (ou bien je me donne de l’empathie dans l’auto-empathie) et ensuite je peux donner de l’empathie.
Ce n’est pas parce que je dois le faire, c’est parce que je choisis de le faire. Si vous avez déjà essayé de donner de l’empathie alors que vous ne le « sentiez » pas, cela ne fonctionne pas. C’est ce que Marshall Rosenberg appelle : « l’empathie de l’enfer ». Dans ces cas, l’empathie ne vient pas de votre coeur, elle provient de votre cerveau : Je dois donner de l’empathie ne fonctionne pas. L’empathie vraie vient de votre coeur et votre coeur ne répond pas aux séquences du type : je dois, je ne dois pas, il faut il ne faut pas.
La meilleure façon de donner de l’empathie aux autres est de commencer par soi-même. C’est comme la respiration : pour pouvoir expirer, il faut d’abord avoir inspiré.
SEMAINE 6 LES JUGEMENTS CACHÉS
Nous avons déjà parlé de cette idée que nous pouvons traduire nos jugements en besoins non satisfaits. Si j’ai un jugement sur quelqu’un (moi inclus), il y a quelque chose que j’aimerais avoir, quelque chose qui est important pour moi et qui n’est pas présent. Ça fait partie du jugement.
Ce que nous pouvons faire est apprendre à traduire le jugement en besoins : Par exemple, si je pense que quelqu’un est égoïste, quels sont mes besoins non satisfaits ? Essayons de voir : Dès que le jugement est formulé 2 choses se produisent : d’abord je ressens quelque chose dans mon corps : je suis un peu tendu, un peu anxieux. C’est ce qui se passe physiquement lorsque je suis dans le jugement. Ensuite, intellectuellement, je prends conscience du jugement. Lorsque cela arrive, une façon simple de ralentir est de me poser la question : Qu’est-ce qui se passe ? What is that? C’est ma façon de transformer un jugement en une expérience extraordinaire : la compréhension de ce que je voudrais en ce moment : Si je pense que quelqu’un est égoïste, peut-être que je voudrais avoir plus de respect dans notre relation, peut-être de la mutualité, peut-être du soutien, de la considération. C’est différent de penser que l’autre est un « je sais tout’, un « narcissiste », un maniaque du contrôle. Je peux visualiser mon cerveau utiliser ces mots et m’en servir pour déclencher le processus de traduction vers mes besoins. Qu’est-ce qui se passe ? et je peux initier un processus d’auto-empathie et déployer la traduction du jugement en besoins
Imaginez l’exemple suivant : Si je vous demande de discuter avec moi de votre stupidité, comment va se passer la conversation ? Si maintenant je vous dis, j’aimerais discuter comment nous pourrions avoir plus de fluidité, de compréhension et de productivité dans notre relation, il y a plus de chances que la connexion soit productive que si je l’appelle stupide.
La première chose à faire est d’être conscient de ce qui se passe lorsqu’un jugement se présente, ce qui ouvre l’opportunité de traduire le jugement en besoins: de « il ou elle est stupide, on passe à j’aimerais plus de réalité partagée, de mutualité, et ce qui est encore plus cool, est que ces besoins peuvent être nourris ailleurs (10000 différentes stratégies pour nourrir chaque besoin).
Les fausses émotions: Je me sens abandonné, ou je ne me sens pas écouté. Est-ce que j’exprime des sentiments ? Pas vraiment en fait et voici pourquoi : si je pense que « je me sens abandonné » exprime une émotion, probablement, je vais blâmer quelqu’un pour l’émotion, et peut-être que je ne suis pas connecté à mes vraies émotions et besoins. Je suis connecté à ce que l’autre m’a fait. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas de sentiments et de besoins.
Quels sont mes besoins dans cette situation? peut-être connexion, considération, support amour… Quels sont mes émotions dans cette situation? apeuré, isolé ? Et si je peux me connecter avec mes émotions et mes besoins, plutôt qu’avec le blâme, les jugements, j’aurai plus de chance d’accéder à une vie plus formidable.
SEMAINE 7 NOTRE RELATION A NOS EMOTIONS
Jusqu’à ce que je me connecte à mes besoins, mes émotions ne fonctionnaient pas: J’avais des jugements sur mes émotions : elles me rendent faible, je ne les mérite pas, aussi j’en avais peur, j’avais peur de me retrouver seul au point qu’il était difficile de fonctionner. La plupart d’entre nous ont été élevés dans une culture où l’on devait ignorer, ou rejeter ses émotions. La bonne nouvelle est qu’elles ne disparaissent pas lorsque nous les ignorons et dans les prochaines semaines nous allons développer une relation avec nos émotions comme nous le ferions avec quelqu’un qui va nous aider, pas pour nous faire du mal. Cela a été mon expérience : mes sentiments m’adorent, ils veulent m’aider et même si je ne leur prête pas attention, ils ne disparaissent pas tant que je n’ai pas écouté leur message.
Si nous apprenons à écouter ces véritables messagers que sont nos émotions, nous atteindrons un niveau de sagesse et maturité que nous n’avons jamais approché jusque-là.
Notre cerveau est conditionné à juger c’est un peu le cerveau habituel, celui qui pense : je peux juger qu’un tel est égoïste des milliers de fois sans même y réfléchir (les pensées habituelles) et surtout sans jamais me connecter à l’opportunité incluse dans le jugement : celle de me connecter à mes sentiments et besoins. D’où l’idée, le concept qu’il y a plein de sagesse dans chacun de nos jugements. Très important.
Si nous adhérons à ce concept, nous passons à l’étape suivante : nous avons pour la plupart d’entre nous appris que nous ne devrions pas juger, que c’est mal de juger – l’ironie étant que dans ce contexte (c’est mal de juger), en fait nous « jugeons ceux qui jugent »…
Puisque j’ai des jugements qui proviennent de mon esprit habituel, mon cerveau est conditionné à juger et non seulement il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ça, mais dans chaque jugement se trouve l’opportunité de me connecter à mes émotions et de découvrir ce que je voudrais avoir plus dans ma vie c’est-à-dire mes besoins.
Et même si cela paraît bizarre, c’est une bonne chose de laisser tous ces jugements s’exprimer : stupide, insolent, irresponsable, ingrat…Pour chacun de ces jugements, il y aura des besoins associés. Nous ne proférons pas ces jugements parce qu’ils représentent la vérité mais parce qu’avec notre cerveau conscient, nous pouvons nous connecter aux besoins associés, grâce à l’auto-empathie. C’est un travail intérieur : Partager ses jugements avec l’autre ne vous rapprochera jamais de lui ou elle. Pensez-y : Comment imaginez-vous que l’autre va réagir lorsque vous lui direz, tu sais je pense que tu es vraiment ingrat et aussi franchement un peu incompétent. Je te le dis parce que je veux vraiment être honnête avec toi. Peut-être êtes-vous honnête avec vos jugements, mais sûrement pas avec votre énergie de vie. C’est un point très important (ne pas partager vos jugements avec l’autre) qui va vous éviter beaucoup d’ennuis
Cet exercice consiste à laisser nos jugements s’exprimer à travers notre cerveau habituel, pour nous : nous savons qu’ils sont nos jugements, mais qu’ils ne représentent pas nécessairement la vérité, seulement une opportunité pour nous de nous connecter à nos sentiments nos besoins et à nous donner de l’auto-empathie
QUESTIONS REPONSES
Amy – j’ai un peu de problèmes avec les vraies émotions qui se cachent derrière les faux sentiments, j’ai l’impression qu’elles ne capturent pas exactement ce que je ressens et si je me limite à la liste, mon besoin d’authenticité n’est pas nourri, et il y a des situations où j’ai pu utiliser mes propres mots aussi imparfaits qu’ils soient et mon coeur s’est ouvert et je me suis sentie authentique et cela a marché. Je me demande si tu as eu cette expérience et ce que tu en penses.
Thom. D’abord nous ne sommes pas habitués à parler en utilisant des mots qui proviennent d’une liste pré-définie, et c’est normal que cela ne paraisse pas authentique, parce que nous utiliserions probablement d’autres mots pour exprimer ce que nous ressentons. Ceci dit, dans mon expérience, ces mots peuvent devenir authentiques lorsque nous devenons plus familiers avec eux, nous développons une relation avec eux. Je n’imagine pas que vous puissiez complètement etre transformée simplement en lisant un chapitre, c’est tout un processus. Je suggère que tu peux trouver la même authenticité en utilisant les mots de la liste.
Amy par exemple rejetée pour moi c’est une émotion, et dans le moment, il n’y a pas d’autre mot qui convienne. Peut-être j’ai un besoin de connexion, mais je ne souhaite pas me connecter à cette personne. Le moment est moins important pour moi qu’exprimer mon sentiment.
Thom. Bien sùr tu peux exprimer ce que tu dis, mais je dirai que certaines stratégies créeront plus de connections que d’autres. Si c’est très important de faire savoir à quelqu’un ce que tu ressens (rejetée), qu’ils t’ont fait quelque chose, dis leur ; mais si je me sens rejeté, ce que je veux dire est qu’ils me rejettent, et ce n’est pas vraiment un sentiment c’est une action de leur part et ce pseudo sentiment de rejet apparaît authentique si c’est ce sur quoi je me concentre, mais si je parviens à faire une pause et à me focaliser sur ce que je voudrais avoir (mes besoins) je peux avoir une conversation différente, qui offre d’autres opportunités. Cela ne se fait pas facilement. Dire je me sens rejetée, cela vient spontanément et facilement, c’est beaucoup plus difficile de me dire: Qu’est-ce que c’est que ça? et de faire le travail intérieur dont on vient de parler et de dire, je suis confus, ou en colère parce que je croyais que l’on avait une connexion de partenaires et maintenant il n’y a plus de connexion et je ne suis pas sùr de comprendre ce qui se passe.
Amy – Je comprends, mais il y a des moments où exprimer mon sentiment de rejet peut être authentique et peut peut-être déclencher une réaction d’empathie de la part de l’autre. J’aime l’idée de m’adapter à chaque situation pour ne pas être prisonnière d’une liste sur un document.
Thom Absolument, la liste est une carte, un guide et sùrement pas une prison
Liz Je pense que dans la conversation précédente tu as mentionné l’importance de se donner de l’espace ou du temps. Souvent quand je suis prise dans le moment, les jugements sont plus durs, surtout si je suis fatiguée, et mon besoin immédiat est de prendre de la distance de me déconnecter de la situation et d’y revenir plus tard.
Thom tout à fait. Dans le monde des « je dois, il faut » il n’y a pas de place pour cette procédure, mais dans le monde des sentiments et des besoins, l’auto-empathie nous procure cet espace, cette dimension.
??? : Dans une situation similaire où je voudrais dire quelque chose à quelqu’un, mes jugement sur moi-même m’empechent de le faire, parce que je veux être sûre que je ne vais pas m’exprimer sans jugement. Par exemple, dans notre groupe empathie, nous avons un arrangement d’empathie et de connexion et il y a une personne dans le groupe qui prend un peu la réunion en ôtage, qui fait la leçon, nous explique qu’elle fonctionne à un niveau avancé d’expérience en CNV et j’en ai assez.
Thom : Je crois comprendre ce que tu veux dire, c’est difficile de se sentir confortable et d’être qui l’on veut être dans le moment, et dans cet exemple comme dans d’autres situations, il y a des choix à faire ; pour moi, je n’essaie pas de pratiquer avec tout le monde. Un aspect de ce que nous faisons dans ce travail est de prendre conscience de là où nous voulons dépenser notre énergie. Dans un cas comme le tien, mettre en mots ton expérience peut parfois prendre tellement de temps que cela n’en vaut pas la peine, et tu peux choisir de t’exprimer ou pas ; en revanche si tu choisis de faire cet effort, l’avantage est que tu crées un cadre que tu pourras réutiliser dans d’autres circonstances similaires.
Aussi dans toutes ces situations, c’est super aidant d’avoir un copain d’empathie qui peut apporter une dimension différente à la situation vécue: Quelqu’un m’a dit un jour : l’auto-empathie c’est comme se couper les cheveux soi-même, l’empathie c’est avoir quelqu’un d’autre qui vous coupe les cheveux.
Il y a aussi des situations où ne rien faire est la meilleure solution.
Ali Je voudrais célébrer parce que j’ai trouvé une stratégie pour gérer cette situation : je coupe le son de mon ordinateur lorsque cette personne parle, et au début je pensais que c’était violent comme solution, mais en fait je me suis rendu compte, que je prenais simplement soin de moi.
Thom Exactement merci pour ce partage. C’est intéressant comme notre cerveau habituel nous juge et caractérise nos actions comme violentes ou égoïstes lorsque nous prenons simplement soin de nous.
Eleonore J’ai découvert que la peur a joué un rôle super important toute ma vie, bien plus que je n’en étais consciente. Les choix que je fais sont souvent teintés par la peur et maintenant je me demande quels auraient été mes choix, sans ce sentiment de peur. Maintenant que je reconnais l’impact de cette peur, je cherche des stratégies pour faire peut-être des choix plus courageux, pour me donner une chance de nourrir mes besoins
Thom Plus tu pratiques l’empathie, en insistant sur des situations plus légères au début, plus tu changes ta relation a tes émotions: par exemple wow ce n’est pas quelque chose qui devrait m’effrayer, au contraire quelque chose qui pourrait m’aider. Fais-en l’experience, c’est comme cela que cela a marché pour moi et avec un peu de pratique j’ai noté que la curiosité l’emportait parfois sur la peur. Pratique pratique pratique et à un moment il va y avoir une transformation
Zena – J’ai progressé beaucoup dans la prise de conscience de mes émotions et de leur connexion à mes besoins plutôt que mes jugements. Je travaille dans une entreprise où nous distribuons de l’aide et de l’éducation à des femmes et des enfants et nous répétons encore et encore le rôle de l’empathie, mais j’arrive à un point où j’ai l’impression que je devrais créer des limites.
Thom: absolument, l’idée que nous devrions constamment donner de l’empathie est une recette pour nous faire du mal. (l’empathie est un choix, pas un devoir). Bien sûr, je veux garder l’idée que j’aimerais pouvoir donner de l’empathie à quelqu’un, mais je veux d’abord être sûr que je le peux.
Prenons l’exemple d’une dispute avec quelqu’un: et que cette personne me dit : tu n’es pas intéressé par mes besoins, et c’est vrai : je voudrais pouvoir prendre soin de tes besoins, mais en ce moment je ne peux pas et cette distinction entre ce que je voudrais pouvoir et ce que je peux, j’appelle cela de l’hygiène spirituelle. C’est savoir qui nous sommes à un moment donné, dans le moment présent.
Quand mon compte empathie est vide et que je dis je devrais donner de l ’empathie, c’est comme conduire sa voiture dans un précipice, cela ne va pas marcher, et cela va me faire du mal.
Tout ce que nous faisons, nous devrions le faire parce que nous voulons le faire. si c’était possible, nous retirerions le mot « devoir » de notre vocabulaire.
A très bientôt