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CONFERENCE 12 du 12 juin 2023
La 12e et dernière conférence du Cours de Compassion pour l’année 2022 commence.
Thom prend la parole et propose de simplement continuer à faire ce qu’il fait, depuis 12 ans avec tout le groupe, c’est-à-dire commencer par un petit moment de vérification pour faire le point.
Il partage ensuite que, pour lui, c’est un mélange d’émotions. Comme la sensation d’avoir oublié quelque chose, quand vous faites vos bagages pour des vacances, et vous vous demandez : « Ai-je oublié quelque chose ? » Il y a cette sensation persistante de se demander : « Qu’est-ce que j’ai oublié ? Qu’est-ce que nous n’avons pas accompli cette année ? » Et pour Thom, cela se traduit simplement par le fait qu’il tient énormément à nous tous et à ce que nous faisons. Donc il a beaucoup d’empathie pour lui-même dans cette expérience. Il est vraiment heureux d’être là.
Certains participants prennent la parole à leur tour pour partager ce qu’ils ressentent.
L’une d’elles revient sur le fait que le cours a porté son année, lui a permis d’être plus à l’écoute de son parcours de vie et d’apprécier l’utilité de son groupe de pratique.
Alex ressent beaucoup de gratitude, d’appréciation et un sentiment d’accomplissement personnel. Il a suivi le cours pendant toute l’année ainsi que chaque leçon. C’était incroyable pour lui. Et il a tellement appris sur ses besoins et le fait d’avoir le droit d’avoir des besoins et tant de bonnes choses. Il ressent plus de joie comme un sentiment de commencement. C’est le début et la fin à la fois.
Juliana compare l’année vécue à un voyage incroyable. Elle apprécie cette opportunité de partager le travail de Thom et de faire vivre l’expérience de la compassion à d’autres personnes. Pour elle, il y a très peu de choses auxquelles elle peut penser qui ont un effet aussi profond sur un nombre important de personnes. Que cette seule chose sur laquelle nous travaillons, qui est d’expérimenter la compassion. Et une fois que nous faisons cela, une fois que nous expérimentons la compassion, le monde va changer. Et ce ne sont pas seulement des parties du monde qui vont changer. C’est une chose que nous allons tous faire ensemble.
Janet partage qu’elle a perdu son père il y a quelques semaines. Elle ressent du deuil et est en même temps heureuse et un peu triste de ne pas avoir pu faire autant de travail qu’elle aurait voulu faire dans ce cours cette année. Donc il y a un peu de deuil pour des opportunités manquées, mais une telle gratitude de pouvoir simplement s’inscrire pour un recommencement.
Thom intervient en la remerciant du partage et continue : Quand un parent meurt, c’est la première fois de toute notre vie. Et nous voilà tous adultes et maintenant, ils ne sont plus là. Et c’est un énorme ajustement. Et c’est aussi finalement une célébration de comprendre soudainement ce qu’ils nous ont donné pendant toutes ces années. C’est tout un voyage.
Jaya prend la parole à son tour et elle annonce qu’en Inde le cours va être donné aussi en hindi, et en tiva.
Thom en a des frissons. Pour lui, c’est vraiment merveilleux d’entendre cela. Son Cours grandit. Il pense qu’il y a 19 langues environ en ce moment. Il sent monter une énergie de partenariat.
Eleanor compare le cours à une vitamine, une nutrition émotionnelle qui lui a permis de traverser des difficultés dans sa vie. C’est comme si elle avait une nourriture, c’est à la fois important, réconfortant et stimulant.
Thom confirme : Nous nous connectons à la vie, nous y participons. Ce ne sont que de petites parties de la vie mais c’est juste une autre façon pour nous d’avoir plus de vie dans notre vie.
Deanna a vécu un grave problème dans sa vie mais elle a trouvé dans le cours une idée d’unité et la capacité à se pardonner, quelque chose a émergé et elle a simplement accepté qu’elle ne pouvait pas changer les choses. Elle remercie Thom de l’avoir guidée vers sa propre lumière afin de ne pas se maltraiter trop longtemps.
Thom lui répond : Surtout lorsque les choses sont si intenses pour nous, notre esprit habituel prend le dessus en se mettant en avant, en blâmant les autres, etc. Mais il est important de se demander, « Où est la vie là-dedans ? Qu’est-ce que cela me dit sur moi ? » Ce que tu sais, que je suis et ce que tu apprends sur toi-même, à quel point tu te soucies de tes semblables et à quel point tu veux que tes actions soient en accord avec tes valeurs. Thom imagine que tout cela est accablant et difficile et la remercie d’avoir trouvé ce chemin. Ce petit chemin nous permet de voir nos besoins et soudainement, un peu de compassion pour nous-mêmes émerge, ainsi que la réalisation que nous faisons de notre mieux et que nous ne pouvons pas changer cela non plus.
Natalie vient d’Ukraine et ce cours a vraiment été utile dans sa vie personnelle et professionnelle, car elle travaille en tant que psychologue. C’était vraiment crucial pour elle d’avoir cette empathie envers elle-même et envers les gens qui l’entourent. Elle remercie Thom pour ce chemin qu’il nous offre.
Doreen prend la parole pour conclure ce temps d’échanges et partage qu’elle est souvent impressionnée que Thom ait pris le temps d’écrire tout cela et de tout rassembler. C’est excitant, pour elle, de voir que les gens le traduisent dans d’autres langues et à quel point il y a tant d’opportunités accrues pour des interactions compatissantes dans notre monde.
Semaines 47, 48, 49, 50 et 51 d’un seul coup
Le thème est « application ».
Nous prenons des connaissances et nous les transformons en expériences de vie. Nous les utilisons pour changer notre façon de vivre notre vie, ce qui est l’objectif ultime du cours, nous permettre d’avoir une expérience différente et découvrir comment y parvenir.
Comment décomposer cela ? C’est ce que Thom appelle vivre le travail. L’intégrer, l’appliquer. Ce n’est pas seulement une question de pensées, c’est une question de préparation, de regarder nos relations envers nous-mêmes et envers les autres.
Comment intégrons-nous cela dans nos vies ? Comment prenons-nous cette prise de conscience que nous avons et la partageons-nous avec les personnes qui nous entourent sans les effrayer ?
Semaine 47 : Les déclencheurs émotionnels
Thom aime toujours définir les déclencheurs car tout le monde ne maitrise pas forcément ce terme, il les définit comme cette chose qui nous arrive où nous avons eu une expérience et soudainement nous passons de zéro à cent et nous nous disons, mais qu’est-ce qui se passe ici ? Nous pouvons être complètement submergés par quelque chose et même confus quant à la raison pour laquelle c’est si accablant.
Par exemple, pourquoi suis-je si contrarié d’être coincé dans un embouteillage ou dans une file qui ne bouge pas ? Je suis simplement debout dans une file. Le problème, c’est que j’ai eu beaucoup d’expériences dans ma vie où je ne semblais pas compter. Donc quand nous sommes dans une file d’attente, peut-être que cela refait surface. Et donc ce qu’est un déclencheur, c’est cette réponse habituelle que nous avons développée au fil du temps. C’est l’esprit habituel. La partie la plus importante de tout ce concept est que le fait d’être bouleversé ne signifie pas que ce que nous venons de vivre était acceptable. Cela ne signifie pas que nos besoins ont été satisfaits. Je suis juste bouleversé. Donc, quand je suis bouleversé, juste se demander : Qu’est-ce que c’est ?
Si nous sommes bouleversés, il se passe quelque chose de réel. Et donc nous pouvons nous connecter à cette chose réelle. Et cela nous aide souvent à naviguer dans nos vies sans l’interférence du sentiment de déclenchement.
Semaine 48 : Sentiments diffus
Beaucoup d’entre nous apprennent à ressentir des émotions en expérimentant les grandes émotions qui nous frappent en plein visage. Ce sont celles qui sont vraiment évidentes. Parfois, ce sont les seules émotions que nous pouvons ressentir au début. Mais que se passe-t-il lorsque nous prenons conscience de nos émotions ? Nous commençons à leur accorder de l’attention et c’est ainsi que Thom définit les sentiments diffus, omniprésents. Lorsque vous avez un sentiment omniprésent, cela signifie que vous avez un besoin omniprésent. Vous pouvez renouer avec lui, et ainsi apporter des ajustements pour mieux naviguer dans votre vie.
Semaine 49 : Les campagnes comme une version prolongée et étendue de l’empathie envers soi-même.
Au début, lorsque nous prenons conscience de nos émotions et de nos besoins, nous sommes comme « Oh, j’ai cette émotion, j’ai ce besoin, j’ai cette émotion, j’ai ce besoin. » Mais à mesure que nous avançons dans la vie et que nous nous familiarisons davantage avec ce qui se passe en nous, nous commençons à remarquer que nous avons plusieurs besoins en même temps. Il y a parfois l’idée d’empilement des besoins. Parfois, un besoin doit être satisfait pour qu’un autre besoin soit satisfait, et peut-être même qu’un autre besoin en découle. Ensuite, nous commençons à élaborer nos campagnes, à dresser une carte de nos besoins et de l’ordre dans lequel nous voulons les satisfaire. Nous ne savons peut-être même pas comment, mais les campagnes sont un moyen pratique d’utiliser notre prise de conscience des besoins pour rendre nos vies plus merveilleuses.
Semaine 50 : Exprimer notre compassion
Nous pouvons nous connecter avec les autres. Nous pouvons utiliser la compassion comme moyen de nous connecter avec nous-mêmes et les uns avec les autres. Alors comment faisons-nous cela sans effrayer les gens ?
Nous apprenons ce travail en utilisant les mots comme notre moyen de commencer à comprendre les choses. C’est étrange, nous utilisons ces mots pour les étudier pour la connexion. Et que faisons-nous ? Eh bien, si nous ne faisons pas attention, nous pourrions réellement nous déconnecter des autres en utilisant ces mêmes mots. Nous pourrions les effrayer un peu.
Thom a trouvé deux solutions dans sa vie. L’une d’elles est de trouver comment parler en termes figurés pour faire comprendre à la personne que nous savons ce qu’elle ressent et ce dont elle a besoin sans dire ces mots. Par exemple, la personne dit « je suis tellement épuisé, je ne sais pas quoi faire ». Thom aime bien penser à des choses du genre : « Wow, on dirait que tu viens de marcher cinq miles avec de la boue sur tes bottes ». Cela peut être une façon de se connecter avec des personnes qui ne connaissent pas le code secret des émotions et des besoins. Thom prévient seulement que, lorsque nous parlons de manière familière, nous pouvons nous retrouver dans une pensée familière aussi. Et nous commençons à nous perdre parce que les mots nous emportent un peu. Donc c’est un peu un défi. Thom suggère de s’entraîner avec quelqu’un pour trouver une façon de parler avec compassion et avec des mots normaux, dans un langage figuratif qui aide la personne à comprendre que vous savez ce qu’elle ressent et dont elle a besoin.
Maintenant, il y a une autre façon que Thom a trouvée et qu’il appelle la transparence. Thom propose de passer par quelques questions : « est-ce qu’on peut parler d’une manière vraiment étrange ? Est-ce que tu serais prêt à être étrange avec moi de cette façon ? Essayons pendant 10 minutes et si tu penses que ça ne marche pas, ça ne marche pas, je comprends. Mais est-ce que tu essaierais avec moi parce que je pense que ça pourrait nous aider à nous comprendre mutuellement. «
La plupart du temps, les personnes disent : »Pourquoi ne voudrais-je pas faire ça? Pourquoi ne voudrais-je pas mieux m’entendre avec toi? » Et donc cela enlève un peu cette pression de simplement assaillir les gens avec des mots relatifs aux sentiments et aux besoins, et nous en faisons un échange volontaire. Ou bien cela peut être : « est-ce que je peux simplement parler de ce dont nous allons parler ? Et serais-tu prêt à jouer le jeu ? »
La transparence permet d’être nous-mêmes alors que le langage figuratif nous oblige à faire attention à ce que nous disons.
Semaine 51 : la compassion comme pratique spirituelle
Comment nous nous connectons à l’inconnu, à l’invisible. Thom se connecte à la scène et relie ce qu’il peut à ce qu’il peut voir, tout comme il peut apprécier une peinture de Monet. Il n’a pas réellement besoin de rencontrer Monet. Et donc il peut regarder sa vie de cette façon. Il ne connait personne qui a vraiment intégré tout cela en un an et il conseille de refaire encore et encore le cours afin d’intégrer tout cela et de voir tout son sens.
Questions-Réponses
Ron : Accepter les choses, accepter nos vies telles qu’elles sont. Qu’est-ce que cela signifie ?
Thom : Si nous ne faisons que nous préparer à fonctionner dans une vie qui fonctionne bien, nous ne serons probablement pas très heureux. Comment pourrions-nous même ressentir de la gratitude lorsque les choses ne vont pas bien ? Quand les choses vont bien, il est facile d’être plein de compassion. C’est ce que je pense être l’une des choses importantes de ce cours et du travail que nous faisons, c’est que ça s’applique tout le temps, même lorsque les choses tournent horriblement mal, qu’il y ait un moyen pour nous d’apprécier quand même nos vies. Je peux vivre ma vie comme merveilleuse quand des choses horribles se passent. Je sais que c’est étrange à dire, mais si je rejette cette partie de la vie au lieu de l’embrasser et de la transformer, alors je vis une vie moins humaine que ce qui est possible.
Thom : Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour satisfaire un besoin. Et donc si nous nous en souvenons, si nous y réfléchissons, si nous l’utilisons comme une pensée directrice, alors nous nous comprenons nous-mêmes. Nous nous comprenons les uns les autres. Et une fois que nous prenons vraiment conscience de ces besoins, nous pouvons voir des besoins là où nous ne pouvions jamais les voir auparavant.
Thom : Nous sommes des spectateurs et nous sommes aussi des créateurs et nous sommes des expérimentateurs.