Première conférence de Thom Bond enregistrée en Juillet 2022.
Vous pouvez retrouver ce texte dans sa version audio ici.
Commencement de la conférence
Chaque conférence commence toujours par un check-in qui permet à chacun de faire le point en regardant en soi et en écoutant ce qui résonne.
Ceux qui le souhaitent prennent la parole pour partager ce qu’ils ressentent.
Etant donné que ces conférences rassemblent des personnes de pays répartis à travers le monde, tout comme Thom, nous pouvons ressentir de la joie et de la gratitude à être présents et prêts à partager.
Avant que chacun prenne la parole, quelques minutes de silence sont prises pour se recentrer et écouter ce qui se passe en nous.
Qu’est-ce que cela donne comme impression d’être dans notre corps à cet instant ?
Sommes-nous conscients d’une tension ?
Sommes-nous conscients d’une sensation de douleur ou de célébration ?
Que se passe-t-il dedans ?
Différentes personnes prennent alors la parole pour partager ce qui se passe en eux : combinaison d’anxiété et d’excitation, énorme accumulation de gratitude, de la tristesse, de l’épuisement, de la frustration.
Juste être prêts à ressentir ces sentiments : avoir la possibilité de répondre avec un cœur doux, avec un cœur ouvert au lieu d’un cœur endurci ou d’un cœur fermé.
Introduction au cours de l’année
Ensuite Thom fait une courte introduction du Cours de Compassion étant donné que c’est la 1ère conférence de l’année 2022-2023.
Nous en sommes à la 11ème ou 12ème année du cours : Thom estime qu’il a cessé d’être un cours et a commencé à être une communauté, à un moment donné au fil du temps. Le Cours de Compassion inclut des groupes de pratique et il comprend un certificat d’achèvement et du mentorat pour la partie américaine.
Pour faire face à la déconnexion et à l’incompréhension présentes dans le monde actuel, Thom suggère de se laisser aspirer par cette communauté de gens incroyables qui agissent en tant qu’êtres humains, littéralement en évolution dans leurs comportements très profonds. Le faire dès maintenant afin que nous puissions tous continuer à progresser humainement et que les générations futures puissent avoir un endroit où vivre.
Par le Cours de Compassion, nous est enseignée la compassion par les besoins. La sensibilisation se fait par étapes. Il n’y a pas moyen de tout télécharger d’un seul coup et que cela ait du sens.
Un cours au goutte à goutte
C’est un cours en goutte à goutte lent, et cela signifie que nous revenons à la base pour rendre cela permanent, en nous donnant tout ce dont nous avons besoin pour progresser à travers ces différents types d’étapes.
Au départ, nous découvrons l’existence du Cours de Compassion et ensuite nous entrons dans un nouveau monde, un univers parallèle de sentiments et de besoins. C’est immédiat : les sentiments, nous les avons en nous et autour de nous. Plus nous développons une relation avec eux, plus nous sommes susceptibles d’avoir une existence compatissante.
Quels sont ces sentiments, ces impulsions de vie ? et comment se manifestent-elles dans nos vies ? Que sont-elles et que se passe-t-il ?
Nous commençons à mettre des mots sur cette expérience, et Thom témoigne de son infinie gratitude à Marshall Rosenberg (fondateur de la Communication Non violente) pour son action, afin d’être en mesure de capturer l’expérience de la vie à travers ces perceptions des sentiments et des besoins. Les mots nous aident dans la perception de notre expérience puis ils cessent d’être des mots et ils commencent à être des énergies que nous reconnaissons en nous-mêmes et en d’autres.
Notre progression
Notre progression est la suivante :
- Nous découvrons que cela existe.
- Puis nous commençons à découvrir ce que sont les sentiments et les besoins et nous apprenons les mots qui vont avec eux, et ainsi nous pouvons commencer à les articuler ensemble.
- Et ensuite, nous jouons dans cet univers parallèle des sentiments et des besoins.
C’est là où nous en sommes en nous inspirant de ce que nous sommes et en prêtant attention à l’énergie vitale qui est tout autour de nous.
Le cours des premières semaines
Nous pourrions nous dire qu’on nous a appris qu’avoir des sentiments était une mauvaise idée dans notre monde ou que, si nous pensions à avoir des besoins, nous nous sentions immédiatement coupables parce que nous étions égoïstes ou égocentriques ou si nous étions inquiets au sujet de nos besoins, nous étions faibles.
Mais plus nous allons avancer, plus nous commençons à opérer à l’intérieur de ce monde de sentiments et de besoins et plus nous devenons empathiques et nous pouvons donner et recevoir de l’empathie et nous pouvons faire que la compassion se produise dans nos vies consciemment en raison de cette relation que nous avons avec les sentiments et les besoins.
Toutes ces choses commencent à changer. Nous commençons en les regardant différemment, nous commençons à entendre les gens différemment, nous nous entendons nous-mêmes différemment et nous commençons à trouver des indices.
La vie devient une sorte de chemin d’auto-empathie. Jusqu’au moment où, à notre réveil, nous faisons attention à ce qui est vivant en nous.
Quelle est notre relation avec la vie aujourd’hui ?
Comment cela se passe-t-il ?
Tout ce que nous avons fait dans notre vie et tout ce que nous allons faire dans notre vie, ce que nous pouvons voir dans toutes ces actions que nous, les humains, faisons sont une tentative de satisfaire un besoin. C’est crucial, cela signifie donc que nous devons savoir quels sont ces besoins.
Cela change notre façon de voir les gens d’une manière si merveilleuse, quand nous réalisons au fil du temps que les besoins sont aux commandes du spectacle.
Nous pourrions dessiner les lignes entre les besoins et les actions, et ainsi quand nous pouvons le faire, nous pouvons faire attention aux besoins, pas aux actions. Nous prêtons attention aux actions, mais ce n’est pas là que réside la vie. La vie réside dans les besoins, et donc quoi qu’il se passe, cela nous permet d’examiner des actions que nous pourrions considérer comme odieuses, toujours comprendre la personne et non penser qu’elle faisait quelque chose de bien ou de mal. Et pour comprendre cette personne, il suffit de quelques questions :
Pourquoi ?
Par quoi passe-t-elle ?
Quel besoin y a-t-il ?
Nous sommes de plus en plus mis au défi de comprendre comment nous pouvons établir des relations les uns avec les autres, et voici donc pourquoi Thom pense que c’est si important. C’est pourquoi il y a consacré sa vie.
Il est indéniable que nos besoins sont les mêmes. C’est ce qui nous fait Humain. Et aussi étranges et différents que nous tous pouvons l’être, nous avons toujours cette seule chose qui nous permettra d’établir des relations fructueuses : se comprendre les uns les autres, ne pas se tromper mutuellement et comprendre, en fin de compte, une façon pour nous de vivre ensemble et de s’entendre.
Le Cours de Compassion est là pour nous permettre d’évoluer avec succès dans une situation conflictuelle et la transformer en autre chose. Prenons quelque chose qui nous rend fou depuis des semaines, des années : regardons-le différemment et pensons à quelque chose que nous n’avons pas été capables de voir auparavant et utilisons cette information dans notre vie.
L’énergie vitale
C’est simplement nous qui touchons cette énergie vitale qui est autour de nous encore et encore et nous apprenons ainsi. Cela va s’infiltrer. C’est vrai.
Pour ces premières semaines, il s’agit d’apprendre sur les besoins, pour être en mesure d’identifier les besoins, de parler des besoins et de les trouver. Donc, l’une des choses qui nous empêchent d’être en mesure de nous connecter aux besoins est que nous n’avons pas appris qu’ils existaient, ni comment les reconnaître.
C’est ce manque de connexion avec nous-mêmes et les uns les autres au niveau des besoins qui nous forcent à nous regarder plutôt les uns les autres dans cette idée de jugement. Nous jugeons pour répondre aux besoins et cela ne fonctionne pas nécessairement.
Des jugements
Les jugements ne nous aident pas. Ils sont comme des choses qui nous rebutent. Parfois nous essayons de dire que nous ne devons pas juger, mais si nous prenons une minute et que nous écoutons ce qui se trouve derrière nos jugements. Il y a une raison pour chaque jugement. Nous essayons de faire quelque chose par ce jugement : nous essayons peut-être de nous protéger ou de comprendre quelque chose…
Une fois que nous connaissons les besoins, plutôt que de nous arrêter simplement à la partie jugement, nous pouvons traduire ce jugement en quelque chose de plus utile. Donc, au lieu d’être égoïstes, nous avons de la coopération, au lieu d’être stupides, nous avons de la compréhension. Chaque pensée de jugement habituelle qui apparaît dans notre tête à propos de quelqu’un est là parce qu’il y a quelque chose que nous voulons vivre.
Repérer les jugements
Nous pouvons apprendre à repérer les jugements, ce qui peut être compliqué, puis les transformer en quelque chose qui sert la vie.
Lorsque nous plongeons dans le jugement, nous ne pensons même pas à un besoin. Nous pensons juste à ce qui ne va pas et maintenant une autre partie du jeu est de les reconnaître.
Nous pouvons commencer à reconnaître quand nous sommes dans cet état habituel de jugement et nous pouvons nous poser cette question très importante « qu’est-ce que c’est ? » Et la réponse est « c’est un besoin ». « Quel besoin est-ce ? »
Thom nous dit alors : « J’entends ces mots dans ma tête et cela signifie que ma vie est sur le point de s’améliorer. »
Nous savons qu’il y a un besoin dans chaque jugement. Est-il facile à trouver ? Parfois, c’est presque impossible, presque, parce que c’est toujours possible. Parfois, c’est juste beaucoup plus de travail. Parfois nous n’avons besoin que de cinq secondes d’auto-empathie ou d’empathie ou parfois cela pourrait durer une vie. C’est ainsi qu’est la vie.
Se relier
Nous avons ici l’occasion de faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant et qui est de commencer à nous relier à nous-mêmes et aux uns et aux autres dans ce domaine des besoins.
Quand nos besoins sont satisfaits, comment nous sentons-nous ? heureux, épanoui, calme, joyeux, exalté, content, ravi…
Comment nous sentons-nous quand nos besoins ne sont pas rencontrés ? triste, anxieux, grincheux, frustré, déçu, effrayé, terrifié, dévasté, enragé, désemparé….
Nous avons donc toutes les informations dont nous avons besoin en ce moment, c’est-à-dire que, lorsque nos besoins sont satisfaits, nous nous sentons bien et quand nos besoins ne sont pas satisfaits, nous nous sentons mal.
Moins le besoin est satisfait, pire est le sentiment, plus le besoin est satisfait, meilleur est le sentiment. Nous avons tous à bord un radar à besoins. C’est ce qu’on appelle les sentiments. Vos sentiments vous disent comment sont vos besoins.
Quand Marshall Rosenberg a expliqué à Thom que les sentiments nous parlaient de nos besoins, tout à coup, les sentiments avaient un but, un but important. En fait, être conscient de nos sentiments signifiait que nous pouvions littéralement changer notre vie. Nous sommes programmables, et donc plus nous faisons quelque chose, plus nous enregistrons. Ainsi nous allons travailler sur “ressentir des sentiments”, juste les remarquer.
Au commencement nous pouvons penser n’avoir que deux sentiments : bon ou mauvais et puis nous affinons progressivement. Savoir quels sont nos sentiments nous aide à savoir ce dont nous avons besoin et quand nous savons ce dont nous avons besoin, tout à coup nous pouvons commencer à bien faire les choses à partir de cette prise de conscience.
Un journal
Le conseil de Thom pour prendre du recul par rapport à nos sentiments et nos besoins est de tenir un journal, juste un carnet à garder avec soi et où noter ce que nous ressentons au cours de la journée pour y revenir plus tard si nous avons envie ou besoin, pour nous permettre ce recul. Nous pouvons en avoir plusieurs si nous avons tendance à l’oublier au commencement.
Plus nous pratiquons, plus cela va devenir une partie intégrante de notre vie.
Une précision de Doreen qui fait partie de l’équipe de Thom : Au cours de notre intégration du cours, nous allons peut-être nous rendre compte que nous avons pris des décisions dans notre vie. Nous pouvons regretter. Doreen nous propose de simplement le remarquer et l’apprécier car cela montre le chemin que nous avons parcouru. Cela fait partie du processus et des progrès. La frustration en fait partie.
Thom nous demande de jouer encore et encore, de regarder la vie et d’écrire ce qui se passe : c’est comme une relation qui se forme et nous n’en sommes qu’à nos premiers rendez-vous.
Au départ pour Thom, c’était comme pour nous : un grand blanc, et puis un mot est venu le frapper. Il a oublié ce mot depuis, mais ce mot a été le mot parfait pour lui dans l’instant et il a commencé à raccrocher les wagons, à avoir une sémantique, puis à avoir une carte, une carte de l’esprit et la sémantique aide à cela.
Une nouvelle langue
En poursuivant le cours, nous allons développer une langue, au lieu de ces mots qui restent à la surface, et nous allons tous devenir de puissants communicateurs. C’est comme avoir un superpouvoir et c’est beaucoup de travail, mais comme dit Thom, il suffit d’être curieux et d’utiliser les listes de sentiments et de besoins (mettre le lien)
Cette première conférence se termine ainsi que sa retranscription.